Mayotte : le chef du PS demande des «actes» à François Bayrou
Olivier Faure, le patron des socialistes, a adressé une lettre ouverte au Premier ministre, dans laquelle il lui reproche de nombreuses maladresses, depuis le passage du cyclone Chido le 14 décembre à Mayotte. Alors que François Bayrou effectuera son premier déplacement sur l'archipel dimanche, des "actes" lui sont maintenant demandés.
Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a demandé vendredi des "actes" au Premier ministre François Bayou lors de son déplacement à Mayotte, jugeant qu'"à trois reprises" il n'avait "pas adressé les bons signaux" aux Mahorais depuis le passage du cyclone Chido dans l'archipel.
Un déplacement très attendu
Dans une lettre ouverte, le premier secrétaire du PS reproche au nouveau Premier ministre de ne pas s'être rendu "immédiatement" dans l'archipel, d'avoir annoncé la composition de son gouvernement le jour du deuil national et d'avoir "semblé chercher à relativiser l'importance de la catastrophe". "Nul ne doute que s'il s'agissait d'un département de l'Hexagone, l'attention portée serait décuplée", affirme Olivier Faure.
"Sur toutes (les) questions qui appellent un retour de l'État dans ce département français, vous saurez compter sur des socialistes constructifs mais exigeants pour que vos paroles se transforment en actes", pointe-t-il alors que François Bayrou est attendu dimanche à Mayotte.
L'heure de rendre des comptes
"Les débris continuent de s'entasser faisant craindre des risques sanitaires, l'eau et la nourriture demeurent rationnés, l'électricité est coupée pour la moitié de la population et dans le nord-ouest de l'île et dans les bidonvilles rasés, les habitants se sentent abandonnés et attendent des aides", écrit le chef du PS.
"Pouvez-vous nous indiquer où en est le travail de recensement des personnes décédées engagé par les équipes de la Préfecture et du ministre de l'Intérieur ?", demande-t-il alors que le bilan humain reste toujours très incertain, avec 39 morts officiellement dénombrés.
"Au-delà de la reconstruction, il faudra aussi et surtout investir dans cette île de l'océan indien qui a été ignorée depuis des décennies comme si son seul intérêt avait été au fond d'assurer une présence de la France dans cette vaste zone économique et maritime dans le grand jeu de la compétition mondiale", insiste-t-il encore.