Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a confirmé samedi qu'il participerait à la manifestation contre l'islamophobie le lendemain, avant de répondre à Marine Le Pen qui l'a accusé d'être "main dans la main avec les islamistes".
"Bien sûr que je vais participer, j'ai signé un texte", a indiqué le patron des députés Insoumis, interrogé par la presse à Marseille avant une marche en hommage aux victimes des effondrements d'immeubles de la rue d'Aubagne, il y a un an. "Il y a évidemment des mots (du texte) qui ne me conviennent pas, c'est le propre de tout compromis", a-t-il ajouté, citant "islamophobie", qu'une partie des Insoumis "n'utilisaient pas" pour "ne pas donner l'impression qu'on s'interdit de critiquer une religion".
Une cinquantaine de personnalités ont lancé un appel à manifester le 10 novembre à Paris pour dire "STOP à l'islamophobie", après l'attaque d'une mosquée et de nouvelles tensions autour du voile. Les termes utilisés et l'identité de certains initiateurs soupçonnés d'être proches de l'islam politique ont conduit une partie de la gauche à ne pas s'associer à l'appel publié le 1er novembre dans Libération, comme le PS ou le secrétaire national du PCF, et une autre partie à relativiser son soutien initial, comme Yannick Jadot (EELV) et François Ruffin (LFI).
"Marine Le Pen tourne le dos à la France"
"Tous ceux qui vont se rendre à cette manifestation seront main dans la main avec les islamistes", a dénoncé samedi matin la présidente du Rassemblement national, attaquant en particulier Jean-Luc Mélenchon. L'Insoumis a en réponse critiqué, samedi après-midi, des "propos indignes" : "Madame Le Pen tourne le dos à la France parce qu'elle n'a pas compris qu'il s'agit d'une marche d'unité républicaine des Français".
Selon lui, la présidente du parti d'extrême droite "n'aime qu'une catégorie de Français et pas les autres". "Quand nos compatriotes musulmans, qui représentent la deuxième religion de ce pays, sont aujourd'hui montrés du doigt, insultés, menacés physiquement, c'est notre devoir de venir à la rescousse", a-t-il ajouté.
Il a ensuite fait allusion à l'attaque de la mosquée à Bayonne, dont l'auteur présumé est un ancien candidat frontiste aux élections départementales : "Madame Le Pen devrait au minimum présenter des excuses d'avoir compté dans ses rangs quelqu'un qui a cherché à assassiner d'autres personnes à la porte d'une mosquée". Jean-Luc Mélenchon s'est ensuite "adressé aux électeurs du Front national" (ancien nom du RN): "Beaucoup d'entre vous aiment la patrie républicaine, (...) alors faites preuve d'amour, montrez qu'il n'y a pas, pour vous, de Français qu'on tienne à part".