"Il y a un ministre qui doit s'expliquer, présenter des excuses pour le moins", a déclaré mardi l'ex-ministre Delphine Batho à propos de Michel Sapin, en pleine affaire Denis Baupin. Le ministre des Finances est mis en cause pour un geste déplacé envers une journaliste, qui remonterait à janvier 2015.
"Calomnie". "On est dans un domaine total de calomnie", s’est-il défendu lors d'un point presse, appelant à ne pas "faire la confusion entre des noms qui n'ont rien à voir". "Il s'agit d'allégations qui sont totalement fausses, qui sont d'ailleurs déclarées comme telles par des personnes qui pouvaient être directement ou indirectement concernées", a poursuivi le ministre, qui a transmis mardi soir un communiqué à l'AFP dans lequel il souligne que "les circonstances actuelles" de l'affaire Baupin l'"obligent à apporter, en toute transparence, les précisions nécessaires" sur les faits qui lui sont reprochés.
"J'en ai été et en suis encore désolé". "Lors d'un déplacement en janvier 2015 à Davos, au milieu d'une vingtaine de personnes, j'ai fait à une journaliste une remarque sur sa tenue vestimentaire en posant ma main sur son dos. Il n'y avait dans mon attitude aucune volonté agressive ou sexiste, mais le seul fait d'avoir choqué la personne en question démontre que ces paroles et ce geste étaient inappropriés, et j'en ai été et en suis encore désolé", affirme le ministre. "Dans les minutes qui ont suivi, la journaliste a demandé à me voir en tête à tête pour me faire part de son indignation. Je lui ai évidemment présenté mes très sincères excuses", ajoute-t-il.
Aucune plainte déposée. Dans leur livre intitulé L'Elysée Off, les journalistes Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri accusent Michel Sapin d'avoir "fait claquer l'élastique de la culotte" de cette journaliste. Michel Sapin a toutefois décidé de ne pas porter plainte en diffamation, pour s'appliquer "le même principe" que celui suivi par le président François Hollande depuis son arrivée à l'Elysée.
"Ni une culotte qu'on fait claquer ni une main aux fesses". Cet épisode a été relaté, de façon différente, dans une tribune signée par quarante femmes journalistes, publiée en mai 2015 dans Libération. Les auteures évoquaient un "ministre qui, nous voyant penchée pour ramasser un stylo, ne peut retenir sa main en murmurant : 'Ah, mais qu'est-ce que vous me montrez là ?'". Selon une membre du collectif Bas les pattes, Michel Sapin aurait en réalité "touché le bas du dos" de la journaliste en question. "Il ne s'agit ni d'une culotte qu'on fait claquer ni d'une main aux fesses", a déclaré la membre du collectif, interrogée par Metronews.
"Dans un message qu'elle m'a adressé à la veille de la parution du livre", ajoute Michel Sapin dans son communiqué, "la journaliste me disait qu'elle déplorait la manière dont l'épisode de Davos était raconté et ajoutait, je cite 'Je considère cette histoire réglée, entre vous et moi, depuis le jour même'".