Ce samedi marque le coup d'envoi de l'installation des conseils municipaux dans les quelque 30.000 communes où un maire a été élu au premier tour, au début de la crise du coronavirus. Et parmi des édiles figure un cas très particulier : celui de Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des comptes publics, réélu dans "sa" ville de Tourcoing et qui s'apprête à cumuler ses fonctions. Une exception que l'exécutif n'envisageait pas il y a encore quelques mois.
"Autant attendre" le prochain remaniement
Mais l'épidémie et le confinement sont passés par là. Au point que le résultat du ministre est passé quasiment inaperçu le 15 mars, à quelques heures de l'annonce du confinement du pays. Pourtant, Gérard Darmanin a été réélu haut la main à Tourcoing, avec plus de 60% des voix. Alors il y a 10 jours, quand il a vu le chef de l'Etat pour lui dire qu'il comptait bien redevenir maire, Emmanuel Macron l'a "autorisé à rester ministre au moins pour un temps", confie Gérald Darmanin.
Il n'est pas forcément question que cette situation perdure jusqu'à la fin du quinquennat, mais en tous cas exclu de faire un "remaniement perlé", glisse une ministre. "Autant attendre qu'il y en ait un s'il y en a un", ajoute-t-elle.
L'un des rares succès de la Macronie aux municipales
Ce cumul maire-ministre n'est pas interdit, mais il ne se fait plus depuis les années Jospin, même si Gérald Darmanin a déjà occupé les deux postes pendant plusieurs mois au début du quinquennat. A compter de samedi matin, il cumulera donc à nouveau, mais "sans prendre le moindre euro de rémunération en tant que maire", confie-t-il. Une situation tolérée par le président de la République aussi, sans doute, parce que la victoire du ministre est un des rares succès de la Macronie aux municipales, a fortiori dans une ville populaire.