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Alexandre Chauveau / Crédit photo : Gauthier Bedrignans / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Emmanuel Macron a réuni ce jeudi matin une cellule interministérielle de crise, 48 heures après la mort de Nahel, 17 ans, lors d'un refus d'obtempérer pendant un contrôle routier. Après deux nuits de violences dans certaines cités, au sommet de l'Etat, le souvenir des émeutes de 2005 est dans toutes les têtes. 

Deux jours après le décès du jeune Nahel, 17 ans, mortellement blessé par balle après un refus d'obtempérer lors d'un contrôle routier, la situation est explosive en Ile-de-France. Depuis deux nuits, de violents affrontements entre jeunes et forces de l'ordre, et des dégradations ont lieu dans certains quartiers franciliens. Au gouvernement, le souvenir des émeutes des banlieues en 2005 est dans toutes les têtes. 

Attaque contre "les institutions"

Emmanuel Macron montre qu’il prend les évènements des deux dernières nuits très au sérieux et a convoqué ce jeudi matin une cellule interministérielle de crise. Une réunion d’une demi-heure au sous-sol de la place Beauvau. Autour du président, la Première ministre Élisabeth Borne ainsi que les principaux ministres régaliens, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti. Objectif pour Emmanuel Macron : faire le bilan de la nuit passée et anticiper les prochaines heures. 

"Les dernières heures ont été marquées par des scènes de violences contre des commissariats, mais aussi des écoles, des mairies et donc, au fond, contre les institutions. Et celles-ci sont absolument injustifiables. Et je veux remercier l'ensemble de ceux qui, durant la nuit comme celle d'hier, ont œuvré pour protéger ces institutions et ramener le calme", a déclaré Emmanuel Macron. 

Les déplacements ministériels annulés

L'exécutif a désormais les yeux rivés sur la marche blanche organisée cet après-midi à Nanterre, avec la crainte d'une convergence des luttes entre jeunes de cités d'une part, ultragauche d'autre part. Et, fait nouveau, la présence redoutée d'islamistes. La question de l'état d'urgence n'a en revanche pas été évoquée, même si les services du ministère sont prêts à le déclencher en fonction de la manière dont se dérouleront les événements cet après-midi et cette nuit.

Autre élément important, un changement de doctrine transmis aux préfets. Alors que l'apaisement était de mise mercredi, Gérald Darmanin a appelé dès maintenant à la plus grande fermeté. Tous les effectifs de police et de gendarmerie qui peuvent être rappelés vont par ailleurs l'être dans les prochaines heures. En attendant, les déplacements des ministres ont été annulés, à l'exception de ceux de Gérald Darmanin, présents actuellement dans le Nord, et d'Elisabeth Borne, qui devrait se rendre cet après-midi à Garges-lès-Gonesse, où la mairie a été incendiée durant la nuit.