Les députés LFI ont plaidé jeudi pour une commission d'enquête parlementaire sur "les conditions d'intervention" de la police, après 13 morts survenues en 2022 après des refus d'obtempérer. "Les policiers tuent" et "l'ampleur est inédite en Europe", a estimé Éric Coquerel, élu de Seine-Saint-Denis, lors d'une conférence de presse. Son collègue Ugo Bernalicis a déploré une "surenchère" du gouvernement qui a fait passer une série de lois "aggravant les peines" pour refus d'obtempérer, qui n'ont "plus de sens".
Des techniques d'intervention à "revoir"
Il faut selon ces parlementaires "revoir" les techniques d'intervention de la police, et pour cela évaluer la loi de février 2017 qui a modifié les règles d'usage de leur arme de service par les policiers, sous la pression des syndicats après une attaque aux cocktails Molotov contre quatre agents dans la banlieue parisienne quatre mois plus tôt.
Pour créer une telle commission d'enquête, les Insoumis auraient besoin de réunir une majorité, car ils ont déjà utilisé leur "droit de tirage" annuel sur un autre sujet. En 2021, environ 27.700 refus d'obtempérer ont été enregistrés par les policiers et les gendarmes, soit une hausse de près de 50% en dix ans, selon les chiffres officiels. Parallèlement, les tirs policiers sur les véhicules en mouvement ont augmenté.
La demande de LFI est intervenue le jour où le groupe RN compte lui défendre dans l'hémicycle une proposition de loi pour une "présomption de légitime défense pour les membres des forces de l'ordre" - un "permis de tuer" aux yeux des Insoumis. Malgré le soutien des LR, le texte des élus d'extrême droite a peu de chances d'être adopté, et pourrait même ne pas avoir le temps d'être examiné.