Multiplication des candidatures à gauche pour 2022 3:21
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Solène Delinger , modifié à
Montebourg, Hidalgo, Mélenchon, Jadot, Rousseau... La gauche ploie sous les candidatures pour la présidentielle de 2022. Une multiplication de prétendants qui risque de lui coûter très cher. Invité au micro de Thierry Dagiral, le politologue Rémi Lefebvre a estimé que la gauche n'avait à ce stade "aucune chance" de passer le cap du premier tour. Interview. 
INTERVIEW

L'idée d'une candidature commune à gauche pour 2022 n'est plus qu'une chimère. Depuis plusieurs semaines, les ambitions personnelles se multiplient. Arnaud Montebourg a annoncé qu'il y allait, Anne Hidalgo aussi. Sans oublier Jean-Luc Mélenchon, le chef de la France insoumise. Du côté des Verts, cinq candidats participent à la primaire, dont on découvrira dimanche après-midi les résultats du premier tour. La gauche se présente donc totalement atomisée dans la course à l'Elysée et cela pourrait lui coûter sa place au premier tour de l'élection présidentielle, selon le politologue Rémi Lefebvre, qui a répondu aux questions de Thierry Dagiral pour Europe 1. 

Potentiel électoral historiquement faible de la gauche

"Il n'y a pas d'espace à gauche pour autant de candidatures", a-t-il estimé. "C'est une forme de suicide politique qui se lance. Il y a cinq candidats alors que le potentiel électoral de la gauche est historiquement faible, à 25%. Aujourd'hui, faute d'avoir une primaire de toute la gauche, c'est une primaire par les sondages qui est en train de s'engager. Comme personne ne se détache, tout le monde est candidat. On peut espérer pour la gauche que les électeurs décantent cette situation d'éclatement car elle n'a aucune chance, à ce stade, de passer le cap du premier tour des présidentielles". 

Un vote interne pour départager Stéphane Le Foll et Anne Hidalgo

Réélu à la tête du PS, Olivier Faure a tant bien que mal essayé d'afficher un semblant d'unité lors du 79e congrès du parti, à Villeurbanne. Il a ainsi pris la pose au côté de sa concurrente Hélène Geoffroy, dont la motion pour devenir secrétaire générale du parti avait recueilli 27% des voix. Si les militants présents ont adoré cette d'image d'union, la réalité est bien plus contrastée. Stéphane Le Foll, le maire du Mans continue en effet de réclamer une autre ligne, beaucoup plus affirmée. Et surtout une vraie primaire du PS  à laquelle il compte se présenter face à Anne Hidalgo. "Je propose toujours à Anne Hidalgo un débat à la télévision", a-t-il fait savoir dans les colonnes du JDD. "Quand on revendique, comme elle et le PS, la démocratie participative et les votes citoyens, le minimum est d'accepter de débattre". Un vœu pieux, puisqu'il n'y aura pas de confrontation publique entre la maire de Paris et les autres candidats potentiels, dont Stéphane Le Foll fait partie. À Villeurbanne, Olivier Faure a en effet qu'il y aurait seulement un vote en interne pour désigner le candidat socialiste. Il aura lieu le 14 octobre prochain.  

Anne Hidalgo, grande favorite 

Et c'est bien Anne Hidalgo qui est dans toutes les têtes au PS. "Il n'y a pas de suspense autour de ce vote", assure Rémi Lefebvre. "Stéphane Le Foll était signataire de la motion d'Hélène Geoffroy, qui a perdu face Olivier Faure. Il n'a aucune chance de gagner face à Anne Hidalgo". La maire de Paris risque pourtant de vivre une campagne difficile à cause du "manque d'enthousiasme" de l'électorat de gauche, selon le politologue. "Olivier Faure a assuré dans son discours à Villeurbanne que le PS était la force motrice de la gauche. Mais son espace politique et sa crédibilité restent encore contestables", conclut-il.