"Il est des moments où l'Histoire oblige à dépasser les querelles", affirme le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand au Journal du Dimanche, appelant à un rassemblement "le plus large", y compris avec Cédric Villani, derrière le successeur de Benjamin Griveaux à Paris. Richard Ferrand assure qu'il ne croit "pas du tout" que la majorité ait perdu ses chances de l'emporter à Paris, après le retrait de la tête de liste LREM dans la capitale suite à la diffusion de ses vidéos sexuelles sur les réseaux sociaux.
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Ne pas confondre "transparence et voyeurisme, prélude à une forme d'inquisition"
Il reconnaît que, "bien sûr, la perte du chef de file affaiblit !", "mais les équipes et le projet collectif sont toujours là pour construire une alternance à Paris, hors du remake droite-gauche", assure-t-il. "Une nouvelle personnalité va reprendre le flambeau de Benjamin Griveaux et j'espère que le rassemblement le plus large se fera autour d'elle, y compris avec l'équipe Villani", dit-il, jugeant que "ceux qui, à Paris, se reconnaissent dans l'action du président Macron, doivent se serrer les coudes, avoir l'esprit d'équipage !".
"Si le dévoilement de la vie privée est toléré, la vie de chaque citoyen va devenir un enfer", juge encore Richard Ferrand qui appelle à ne pas confondre "transparence et voyeurisme, prélude à une forme d'inquisition". "À ce rythme, qui prendra le risque de la vie publique si elle devient l'antichambre du lynchage permanent ?", demande-t-il.
L'épisode Griveaux "donne l'impression que la fin justifie tous les moyens"
"Les délateurs doivent être montrés du doigt et punis, pas leurs victimes", insiste le président de l'Assemblée nationale, pour qui l'épisode Griveaux "donne l'impression que la fin justifie tous les moyens". Pour lui, "il nous faut appliquer très fermement, sans aucune faiblesse, à la "société numérique" les règles en vigueur sur la violation de la vie privée, l'injure, la diffamation et la dénonciation calomnieuse et par des procédures qui permettent d'agir vite".
Benjamin Griveaux a porté plainte pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" et une enquête a été ouverte, selon le parquet de Paris, après la diffusion d'une vidéo sexuelle attribué à Benjamin Griveaux. Le Russe Piotr Pavlenski, qui a obtenu l'asile en France et qui en a revendiqué la diffusion, a été placé en garde à vue samedi dans le cadre d'une autre enquête sur des violences.