Narcotrafic : les sénateurs écologistes veulent «ouvrir le débat» de la dépénalisation de l'usage de drogue

Un proposition de loi pour dépénaliser l'usage de stupéfiants a été déposé par le groupe écologiste au Sénat. Ils espèrent alors pourvoir "ouvrir le débat", alors que la chambre haute examine un texte de lutte contre le narcotrafic centré sur le volet judiciaire et policier, à partir de mardi.
Le groupe écologiste au Sénat a déposé lundi une proposition de loi visant à dépénaliser l'usage de stupéfiants, espérant "ouvrir le débat" alors que la chambre haute examine à partir de mardi un texte de lutte contre le narcotrafic centré sur le volet judiciaire et policier.
"Sans vision globale, on n'aura pas de politique efficace de lutte contre le narcotrafic", a regretté lors d'une conférence de presse le sénateur des Bouches-du-Rhône Guy Benarroche.
Un texte cosigné par une quinzaine de sénateurs écologistes
"On a tort de vouloir dissocier le volet sanitaire et celui de la sécurité publique" dans la lutte contre le trafic de drogues, a ajouté sa collègue Anne Souyris.
Cette dernière a déposé une proposition de loi pour dépénaliser "l'usage illicite de substances pour sa consommation personnelle", pas seulement limitée au cannabis.
Le texte, cosigné par une quinzaine de sénateurs écologistes, propose de substituer à la pénalisation actuelle une "convocation devant une commission médico-sociale, chargée d'évaluer la situation sociale et sanitaire de l'usager". Tout en maintenant le délit de trafic de stupéfiants.
Le groupe écologiste entend ainsi élargir le débat alors que s'ouvre une discussion très attendue, mardi, sur une proposition de loi transpartisane visant à "sortir la France du piège du narcotrafic".
La proposition de loi de lutte contre le narcotrafic globalement consensuelle
Le texte des sénateurs Étienne Blanc (LR) et Jérôme Durain (PS), soutenu par le gouvernement, contient en effet de nombreuses mesures sur le volet répressif, judiciaire et policier du trafic de drogue, de la corruption au blanchiment en passant par la procédure pénale.
Cette approche "ne peut pas être l'alpha et l'oméga de la lutte contre le trafic", a regretté Anne Souyris. "Un deuxième pilier doit être sanitaire", a-t-elle appuyé, espérant "ouvrir ce débat en mettant le pied dans la porte".
Si la proposition de loi de lutte contre le narcotrafic est globalement consensuelle, le groupe écologiste est encore très sceptique à l'idée de voter pour.
"Certaines mesures sont indispensables et urgentes, mais d'autres, tout autant indispensables, ne sont pas dans la loi", a déploré M. Benarroche, qui se "méfie d'amendements 'Retailleau'" qui pourraient être déposés sur ce texte par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, partisan d'une approche de fermeté sur ce dossier.