Nathalie Goulet, présidente de la commission d'enquête du Sénat sur les réseaux djihadistes, a déploré mercredi sur Europe 1, au lendemain des attentats de Bruxelles, le manque de moyens et le laxisme qui a longtemps prévalu en matière de lutte contre le terrorisme. "La réalité, c'est qu'on a laissé prospérer des zones de non-droit en France, comme ailleurs d'ailleurs, où s'est développé un espèce de terrorisme", a regretté l'élue UDI.
"Ce ne sont pas les mesures qui manquent, mais les moyens". Pour la sénatrice, l'heure n'est plus aux mesures mais au déblocage de moyens. "On va bientôt être à la seizième loi antiterroriste sur le renseignement en douze ans. Ce ne sont pas les mesures qui manquent mais les moyens", constate-t-elle. Celle qui préside une commission d'enquête sur le sujet regrette la suppression des Renseignements généraux, une erreur qu'elle juge "tragique, car le renseignement est d'abord humain". Nathalie Goulet estime que la France a "réagi tard" et rappelle qu'elle avait réclamé une commission d'enquête "six mois avant Charlie".
"On a laissé prospérer des zones de non-droit en France". "Nos services montrent un certain nombre d'endroits où on trafique des passeports", explique la sénatrice, appelant à mieux assembler les informations dont on dispose. "Aujourd'hui, il y a tellement de trous dans la raquette qu'il n'y a plus de cordage", résume celle selon qui la guerre déclarée par Manuel Valls doit aussi être une guerre éducative et sociale. "Vous avez des zones de non droit où la police, ou les médecins ne veulent pas s'installer", dénonce Nathalie Goulet. "On sait tous que dans certains quartiers on hésite à intervenir..."