De recours en arrêtés, de référendum en déclarations fracassantes, le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est devenu un boulet pour le pouvoir socialiste. Avec la démission de Manuel Valls de Matignon, les partisans du projet ont perdu leur plus fervent soutien au gouvernement. Désormais, avec Bernard Cazeneuve aux commandes, l'évacuation de la ZAD qui empêche le début des travaux n'est plus à l'ordre du jour. Selon nos information, une intervention des forces de l'ordre pour déloger des opposants à l'aéroport ne se fera pas sous le quinquennat de François Hollande.
Une évacuation trop dangereuse. Certes, Manuel Valls poussait jusqu'ici en faveur d'une évacuation, martelant encore au mois d'octobre que cela se ferait "cet automne". Mais il savait très bien, tout comme son successeur Bernard Cazeneuve qui vient de l'Intérieur, qu'une intervention serait beaucoup trop dangereuse en l'état, et représentait un risque réel d'affrontements violents. Avec, potentiellement, des morts d'un côté comme de l'autre. Bernard Cazeneuve le sait d'autant mieux qu'il a déjà connu Sivens et le décès dramatique de Rémi Fraisse, tué par une grenade lancée par un gendarme. À Notre-Dame-des-Landes, le nombre mais surtout l'organisation et le jusqu'au-boutisme de certains zadistes laissent présager d'un face-à-face encore plus explosif.
Patate chaude. Certes, le dispositif d'intervention est prêt et les forces de l'ordre pourraient se mettre en marche si l'exécutif donnait le feu vert. Mais l'arbitrage se fera uniquement à l'Élysée, qui prend bien soin de garder le silence sur le dossier. Dossier qui devrait donc atterrir toujours aussi brûlant sur le bureau du prochain locataire du Palais, en mai 2017.