"Je n'ai pas fait de meeting secret, les dépenses ne se sont pas envolées. Il n'y a pas eu de débordement des coûts", a asséné Nicolas Sarkozy mercredi matin au micro d'Europe 1 à propos de la campagne présidentielle de 2012 et de "l'affaire Bygmalion" qui s'en est suivie. L'ancien président de la République, qui a souligné que cette campagne avait "été contrôlée dans tous les sens", a refusé de s'exprimer sur la responsabilité de Jean-François Copé dans cette affaire. "La justice nous dira" s'il y a eu un enrichissement personnel, a-t-il éludé.
Affaire Bygmalion. Depuis mars 2014, la justice s'intéresse de près au financement de cette campagne, dont les coûts auraient largement dépassé le plafond de 22,5 millions d'euros prévu par la loi. Les enquêteurs soupçonnent l’UMP d’avoir payé de sa poche environ 18,5 millions d'euros de dépenses de meetings du candidat Sarkozy. Pour ce faire, le parti de droite aurait fait appel à une société de communication, Bygmalion, Event&Cie, qui aurait émis de fausses factures.
Nicolas Sarkozy était-il au courant ? Dans cette affaire, la fraude a déjà été reconnue par Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne à l'époque. Mais Nicolas Sarkozy a toujours nié avoir été au courant, chargeant à la place Jean-François Copé, alors secrétaire général de l'UMP. "La maîtrise des coûts relevait de la responsabilité de mon équipe", avait-il répété aux enquêteurs de la brigade anti-corruption en septembre dernier. Une version balayée par la suite par Jérôme Lavrilleux. Dans une interview à L'Obs publiée en octobre, l'ancien cadre de l'UMP avait jugé cette ligne de défense "vouée à un échec total", affirmant que Nicolas Sarkozy "se défausse".
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