Nord : la détresse des militants PS après le retrait de leur candidat

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
  • Copié
Lionel Gougelot et T.M. , modifié à
Troisième du premier tour dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, le PS a décidé de retirer sa liste en vue du second tour. Au grand désarroi des militants socialistes.

Double coup de massue pour les militants et sympathisants socialistes dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. L'annonce des résultats constituait un premier choc : Pierre de Saintignon, le candidat socialiste, récolte 18,1% des votes, loin derrière le FN de Marine Le Pen (40,6%) et le Républicain Xavier Bertrand (25%) - dans une région dirigée par la gauche depuis 33 ans. L'annonce du retrait de la liste de gauche pour "faire barrage" au Front national a porté l'estocade finale.

>> Tous les résultats des élections régionales 2015

"Une désertion politique". "C'est une désertion politique. Je pense qu'il faut se battre. On est des républicains", lance une sympathisante socialiste. "On ne peut pas partir comme ça. Moi je pense qu'il faudrait se maintenir. Je me vois mal au second tour hésiter à voter entre la peste et le choléra. Ce n'est pas possible, on ne peut pas faire ça", lui emboîte le pas un autre partisan de gauche.

Un nouveau 21 avril. Mais la différence avec la présidentielle de 2002 (Jean-Marie Le Pen était arrivé au second tour face à Jacques Chirac, ndlr), c'est que le vote à droite, pour contrer Marine Le Pen, ne va pas forcément de soi. "S'il faut voter Xavier Bertrand, je ne dis pas que je le ferais de gaieté de cœur, mais s'il faut le faire, on le fera", soupire un sympathisant. Pour d'autres, en revanche, il n'est pas question de voter à contrecœur : "je ne voterai pas à droite, même le couteau sous la gorge", soutient une femme présente à l'annonce des résultats.

Une stratégie concluante ? D'autant que ce retrait ne garantit pas une défaite de l'extrême-droite. "Ce n'est pas sûr que ce soit efficace. Cela alimente aussi la confusion. Il y a déjà un tel malaise des électeurs de gauche. Ça fait un malaise de plus", confie un autre. Ce qui est sûr, c'est que pour les militants socialistes, la campagne est bel et bien terminée. Pas question de battre le pavé cette semaine pour appeler à voter Xavier Bertrand.