Gérald Darmanin a affirmé mercredi soir qu'il allait "tout organiser pour" qu'un ressortissant ouzbek soupçonné de radicalisation expulsé en novembre vers son pays d'origine "ne puisse pas revenir" en France, alors que le Conseil d'Etat l'a enjoint de le faire revenir. "J'ai décidé de le renvoyer dans son pays (...), qu'importent les décisions des uns et des autres (...). Nous allons tout organiser pour qu'il ne puisse pas revenir. On peut quand même s'en réjouir!", a déclaré le ministre de l'Intérieur sur CNews.
Considéré comme "radicalisé" et "très dangereux"
Le 7 décembre, le Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative, avait "enjoint" à la France de faire revenir un Ouzbek qui a été expulsé vers son pays d'origine en dépit d'une décision de la justice européenne. Ce ressortissant ouzbek, soupçonné de radicalisation islamiste par les services de renseignement français, avait été expulsé le 15 novembre par avion vers l'Ouzbékistan. Visé par une interdiction administrative du territoire dès avril 2021, cet homme faisait l'objet depuis mars d'une mesure provisoire prononcée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour empêcher son expulsion, "sa vie étant en danger dans son pays de nationalité", selon des associations de défense des droits de l'homme.
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Selon l'Intérieur, interrogé le 1er décembre, les services de renseignement français considèrent cet homme, âgé de 39 ans, comme "radicalisé" et "très dangereux". Le ministère avait jugé en outre qu'il n'était pas susceptible de "courir un risque personnel, réel et sérieux en étant renvoyé en Ouzbékistan" après s'y être rendu sur place en 2018 et qu'il y eut un enfant en 2019 sans être inquiété par les autorités locales.
Comme on lui demandait son avis sur la CEDH, Gérald Darmanin a répondu: "Il est où actuellement?" Façon de signifier que la décision de la CEDH n'avait pas empêché le gouvernement d'expulser le ressortissant ouzbek.