Valérie Pécresse 1:25
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Alexandre Chauveau, édité par Solène Delinger , modifié à
Quelques jours après le candidat Eric Zemmour, c'est au tour de Valérie Pécresse de se rendre en Arménie, terre des Chrétiens d'Orient. Un premier déplacement à l'étranger hautement symbolique pour la candidate LR qui cherche à convaincre l'électorat catholique de droite, sensible aux discours de l'ancien polémiste Eric Zemmour. 
DÉCRYPTAGE

Un premier déplacement à l’étranger hautement symbolique. Valérie Pécresse est arrivée en Arménie hier et y restera jusqu’au 23 décembre. La candidate des Républicains est venue montrer son soutien aux chrétiens d’Orient, quelques jours après le déplacement d’Eric Zemmour à Erevan. Avec un objectif : envoyer un message fort à l’électorat catholique de droite, de plus en plus sensible aux thèses de l’ex-polémiste.

Envoyer un message à l'électorat catholique de droite

La défaite récente des Arméniens chrétiens face aux Azéris musulmans, soutenus par le président turc Recep Tayyip Erdogan, a été interprétée, dans les courants de la droite identitaire et conservatrice française, comme une nouvelle manifestation d’une guerre de civilisation. "L'Arménie est en danger. Elle a déjà été une terre martyre du temps de l'Empire ottoman et de massacres comme le génocide arménien. De nouveau, ce pays est harcelé, et par son voisin l'Azerbaïdjan, et surtout par la Turquie derrière. On est là au cœur de la guerre de civilisation", avait ainsi argumenté Eric Zemmour avant son départ à Erevan.

En déplacement en Arménie, Valérie Pécresse cherche à son tour à s’adresser aux Catholiques français, très sensibles à la cause des Chrétiens d’Orient.  La candidate LR s’est d’ailleurs entretenue à ce sujet avec le président de la République. Un entretien qui s’est évidemment tenu à huis clos.  Les discussions ont sans doute tourné autour de la question du sort de la chrétienté dans ce petit pays menacé notamment par l'expansionnisme de l'Azerbaïdjan.

Rencontre avec le président de la République arménienne

Entourée de Bruno Retailleau et de Michel Barnier, Valérie Pécresse est allée ce matin au mémorial du génocide arménien, où elle a déposé une fleur en signe de recueillement, puis a symboliquement arrosé le sapin qu'elle avait planté en 2018, lorsqu'elle était venue en tant que présidente de région.

La candidate s'est ensuite rendue au cimetière militaire de Eralbur, où sont enterrés 2.000 hommes, soldats ou jeunes volontaires engagés l'an dernier dans le conflit opposant l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Le nom du cimetière signifie littéralement l'endroit des trois collines et celui-ci surplombe la ville d'Erevan, capitale à l'architecture bétonnée héritée de l'ex-URSS.

Pécresse s'inscrit dans les pas de Fillon

En fin de matinée, Valérie Pécresse a rencontré le chef du culte chrétien arménien, qui a témoigné son inquiétude au sujet des 150 églises du Haut-Karabagh passées sous le contrôle de l'Azerbaïdjan. L'Arménie, terre meurtrie est devenue un enjeu de campagne électorale à droite, notamment pour Valérie Pécresse.

Pour le camp des Républicains, ce voyage en Arménie est également un moyen de marcher dans les pas de François Fillon. Le candidat LR à la dernière élection présidentielle avait fait de la cause des Chrétiens d’Orient un thème majeur de sa campagne.

Avec ce premier déplacement à l’étranger, Valérie Pécresse cherche également à afficher sa vision de la politique étrangère de l’Europe face aux tensions avec la Turquie d’Erdogan.