"Vous avez vu les guignols d'En Marche ?" Laurent Wauquiez n'est pas particulièrement tendre avec les députés de la majorité lorsqu'il converse avec les élèves de l'EM Lyon, à en croire l'enregistrement de ses propos, diffusé en début de semaine. Réponse jeudi du berger à la bergère : "Monsieur Wauquiez est un zigoto qui veut faire parler de lui, donc je ne parlerai pas de lui", a réagi Richard Ferrand, patron des députés LREM, au micro de la matinale d'Europe 1.
"Un zigoto, c'est quelqu'un qui veut faire parler de lui. Il est en mal de publicité, ce que je comprends, mais ça en m'intéresse pas", a-t-il ajouté. "Mes députés, qui ont été tant critiqués par ce monsieur, travaillent beaucoup, sont extrêmement assidus, font des propositions, défendent leur point de vue, discutent, construisent avec le gouvernement, et à la fin la mise en œuvre du programme d'Emmanuel Macron avance", assure l'élu du Finistère.
De la "démocratie interne". Devant des étudiants Lyonnais, dans le cadre d'un cours à l'EM Lyon Buisness School, Laurent Wauquiez avait fustigé les députés LREM "qui sont tous avec le petit doigt sur la couture. Ils doivent tous voter la même chose. Quand ils osent apporter la moindre dissonance, ils se font taper dessus avec une matraque". Sur Europe 1, Richard Ferrand a tenu à défendre la liberté de débat au sein de son groupe, tout en balayant les rumeurs de fractures. "Quand il n'y a pas de débat, on dit : 'mais qu'est-ce que c'est que ce casernement ?' Et quand il y a du débat, on dit : 'ah ! Le retour des frondeurs'. Eh bien, ni l'un ni l'autre : la démocratie interne, la liberté, c'est ça le boulot des députés", martèle-t-il.
Pas de fronde. Alors que la présentation du projet de loi "asile et immigration" supervisé par Gérard Collomb a soulevé quelques réticences chez les élus de La République en marche!, semblant faire resurgir la fracture gauche-droite au sein des membres d'une majorité issus d'horizons politiques diverses, Richard Ferrand réfute toute comparaison avec la fronde parlementaire qui a handicapé le quinquennat de François Hollande. "Il n'y a pas de frondeurs. C'est un mot qui ne peut pas s'appliquer à ce que nous faisons", assure-t-il.
"Les frondeurs du précèdent quinquennat étaient un groupe qui, au fond, voulait porter atteinte au président de la République dans sa fonction, s'opposer à la politique menée par le gouvernement et viser des postes de pouvoir dans le Congrès du Parti socialiste", énumère le député. "Là, il s'agit de collègues qui travaillent, qui discutent, qui ont des convictions mais qui a aucun moment ont des arrière-pensées. Ils ont des pensées sincères mais aucune arrière-pensée de démolition ou de fragilisation". Il conclut : "Comme je l'ai toujours dit : la parole est libre, le débat est libre. Unité ensuite dans la vote et dans l'action. Et vous noterez que ça marche".