Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite pour 2017, a averti que face aux présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping et américain Donald Trump, il fallait un "président avec de l'énergie et de l'expérience", lundi, lors d'un meeting à Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val-de-Marne.
"À sa place, je réfléchirais avant d'être candidat". "Il va falloir négocier avec Poutine et Xi", qui savent "défendre les intérêts" de leurs pays, "avec Trump, ça ne va pas être une partie de plaisir". "Le président que vous devez choisir, il lui faudra énergie et expérience", a affirmé l'ex-chef de l'État devant environ 2.500 personnes, selon les organisateurs. Nicolas Sarkozy a décoché plusieurs flèches en direction de l'actuel président de la République.
"François Hollande a fait le malin. Il croyait que le Brexit ne passerait pas, c'est passé, que Trump ne passerait pas, il est passé. À sa place, je réfléchirais avant d'être candidat", a-t-il affirmé, déclenchant les rires de la salle. "Je ne supporte pas la médiocrité dans laquelle il a fait descendre la France" et "je ne serai pas président otage de qui que ce soit, comme Hollande le fut avec Mme Duflot", l'ancienne responsable écologiste, a-t-il ajouté.
"Un temps pour les marins solides, pas pour les girouettes". Dans une pique qui visait, sans les nommer, Alain Juppé, son principal concurrent à la primaire, en baisse dans les sondages mais toujours donné vainqueur de la compétition, et François Bayrou, président du MoDem et soutien du maire de Bordeaux, après avoir voté Hollande en 2012, Nicolas Sarkozy a affirmé : "C'est un temps pour les marins solides, pas pour les girouettes, un temps pour les femmes et les hommes à colonne vertébrale, des femmes et des hommes convaincus, pas sensibles aux changements d'atmosphère".
"La France est face à des défis gigantesques". "Il n'y aura pas d'accords dans votre dos, pas de combinaisons de partis, il y aura un pacte", a-t-il lancé. "Notre premier défi est celui de la vérité. Tout dépendra de notre capacité à poser le bon diagnostic" alors que "la France est face à des défis gigantesques", a également affirmé Nicolas Sarkozy : "sécurité, intégration, immigration, autorité…" "Comment des jeunes Français, éduqués en France, soignés en France, en sont-ils venus à haïr un pays, qui a accueilli leurs parents, leurs grands-parents", à se sentir "moins intégrés qu'eux ?", s'est-il interrogé. "Si on ne se pose pas ces questions, on va au-devant de grandes désillusions".
"Un plan Marshall pour développer l'Afrique". Critiqué par ses concurrents pour avoir notamment proposé la suspension du regroupement familial, Nicolas Sarkozy s'est justifié via une anaphore. "Ce qui est inhumain, c'est de faire croire à un jeune du Sahel qu'il a un avenir, un emploi en France. Ce qui est inhumain, c'est de laisser l'Afrique dans la pauvreté. Ce qui est inhumain, c'est de dépenser de l'argent pour soutenir les banques grecques alors qu'on ferait bien mieux d'investir dans un plan Marshall pour développer l'Afrique et aider les jeunes Africains à trouver du travail", a-t-il soutenu.