Qui prendra la présidence de la commission des finances ? Au vu du nombre de députés des Républicains à l'Assemblée nationale, ces derniers vont devoir négocier avec les autres groupes pour obtenir des postes clés. Et une opportunité s'ouvre à eux : celle d'un accord avec le Rassemblement national sur la présidence de la commission des finances. En clair, soutenir Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme et candidat du RN, en échange d'un coup de pouce du parti à la flamme en faveur d'Éric Ciotti pour un poste de questeur, sorte de grand argentier de l'Assemblée nationale.
Historiquement, depuis la IIIe République, trois questeurs sont chargés des services financiers et administratifs, peut-on lire dans le règlement de l'Assemblée nationale. Aucune nouvelle dépense ne peut être engagée sans leur avis préalable.
La mise en garde du président sortant Éric Woerth
Marine Le Pen l'a bien compris. Alors la présidente du Rassemblement national est à la manœuvre : elle multiplie les appels téléphoniques aux députés LR. Un scénario qui inquiète Éric Woerth, président sortant de la commission des finances, rallié récemment à la majorité présidentielle. Il met en garde la droite : "Attention à trop de porosité. Trop de porosité sur les petits arrangements peut, à un moment donné, créer de la porosité sur l'idéologie même."
Un élément pourrait pousser à cet accord entre LR et le RN : la candidature de l'Insoumis Éric Coquerel au nom de la Nupes pour ce poste-clé. Un profil très clivant pour les élus de droite. Réponse jeudi matin, jour de l'élection du président de la commission des finances... à bulletin secret.