A l’approche de l’élection présidentielle de 2022, alors qu'un duel Macron-Le Pen se dessine, où donc se situe la gauche, grande absente de celle de 2017 ? Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a confié à Europe 1 souhaiter "refonder un grand parti à gauche à l'automne prochain pour créer les conditions d'une alternance". Dans la foulée des élections municipales, une nouvelle génération d'élus socialistes monte et n'hésite pas à se positionner sur des sujets sur lesquels le PS a parfois été frileux.
"Retrouver une gauche qui enthousiasme"
"Il faut retrouver dans ce pays une gauche qui enthousiasme, qui emmène les jeunes générations", a déclaré le premier secrétaire au micro du Grand rendez-vous d'Europe 1-Les Échos-CNews. "Je crois que nous devons avancer avec toutes celles et ceux qui le souhaitent pour pouvoir refonder" un parti de gauche capable de concurrencer la droite. Et ce, "avec cette nouvelle génération qui pense à la fois en référence à ce que sont nos principes et nos valeurs qui n'ont pas fondamentalement bougé, mais aussi en les adaptant au fur à mesure au monde nouveau dans lequel nous sommes entrés."
En effet, avance Olivier Faure, "nous sommes face à des défis qui sont des défis majeurs, notamment le réchauffement climatique, mais aussi le passage à l'économie numérique, le capitalisme de surveillance. Bref, tous ces sujets sur lesquels nous sommes attendus et sur lesquels il va falloir développer une vision."
"Si la gauche savait présenter une offre commune..."
Pour cela, le premier secrétaire du PS souhaite que "tout soit sur la table. Tout à la fois nos pratiques, notre fonctionnement, notre façon de penser", afin d'avoir un poids au moment de l'élection. Et parmi cette génération montante du PS, capable selon lui de faire bouger les lignes, il cite le maire de Montpellier Michaël Delafosse, mais aussi Mathieu Klein à Nancy, Nicolas Mayer-Rossignol à Rouen, Johanna Rolland à Nantes, Nathalie Appéré à Rennes... "Ce sont des gens qui ont une expression, qui ont une pensée et il se trouve qu'ils ont plutôt une pensée homogène. Et c'est une génération qui a envie, effectivement, de marier l'écologie, le social, le démocratique et le féminisme. Voilà les quatre piliers sur lesquels nous nous fondons".
Interrogé sur la possibilité d'un nouveau nom pour ce parti refondé, le premier secrétaire du PS n'a pas souhaité répondre, de même que sur le sondage donnant 6% d'intentions de vote à Anne Hidalgo. "La réalité, c'est que nous avons à travailler. Et si la gauche n'était pas la plus bête du monde et savait présenter une offre commune, elle serait devant Marine Le Pen et Emmanuel Macron", a conclu le premier secrétaire du PS.