Xavier Bertrand est bien décidé à faire cavalier seul. Hostile à l'organisation d'une primaire à droite, le président du Conseil régional des Hauts-de-France s'est opposé fermement à la tenue d'un congrès visant à élire un candidat pour se lancer dans la course à la présidentielle en 2022. Beaucoup à droite espéraient qu'il accepte de se soumettre au vote des militants le 4 décembre, date à laquelle les adhérents LR désigneront leur candidat pour 2022. Mais le président de la région Ile-de-France, qui n'a jamais voulu d'une primaire ouverte, refuse aussi un congrès où il serait en compétition avec les autres candidats.
Xavier Bertrand "appelle au rassemblement"... derrière lui
Jeudi soir, sur France 2, il a une fois de plus détaillé sa position. "On en a soupé des primaires : la primaire de 2016 qui été source de divisions, qui ne nous a pas permis de l'emporter", a-t-il déclaré. "Et les adhérents de LR ont dit non à une primaire. Ce que je lance ce soir, c'est un appel au rassemblement." Un rassemblement qui s'organiserait évidemment autour de lui. Xavier Bertrand martèle, sondages à l'appui, qu'il est le seul à pouvoir l'emporter à droite.
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C'est la raison pour laquelle il souhaite discuter avec Valérie Pécresse, Michel Barnier ou Eric Ciotti, et cela avant le 13 octobre, date limite de dépôt des candidatures pour participer au congrès. L'objectif est d'arriver le 4 décembre avec un seul nom à soumettre aux militants. Les adhérents LR "ont écarté la primaire, ce n'est pas pour en refaire une sous une forme déguisée", a-t-il affirmé au Figaro. Le président des Hauts-de-France, "plutôt que de s'opposer les uns aux autres", a proposé aux autres candidats "que l'on se rencontre très rapidement, avant le 13 octobre", soit la date limite pour le dépôt des candidatures.
Agacés, Valérie Pécresse et Michel Barnier vont s'exprimer
Selon nos informations, Xavier Bertrand n’a adressé aucune proposition claire aux autres candidats. Et au sein du parti, nombreux sont ceux qui redoutent que la tension monte (encore) d'un cran, voire devienne explosive.
"Pour moi, il n’y a pas aujourd'hui de candidat naturel et à partir de là, il faut jouer collectif", a pour sa part répondu Valérie Pécresse. "Le congrès choisi pour départager les candidats est un processus d’unité et c’est pour ça que je l’ai accepté, parce que moi, je joue toujours collectif et j’accepte toujours les règles du jeu. Parce que c’est comme ça qu’on rassemble", a-t-elle poursuivi. "Ma porte est toujours ouverte à ceux qui veulent le dialogue mais je le dis, il faut un processus de sélection et il ne faut pas avoir peur de la sélection. C’est la condition de l’unité", a-t-elle encore enchaîné.
Michel Barnier devait, lui aussi, s'exprimer ce vendredi soir.