À trois mois de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron, qui n'est pour l'instant toujours pas candidat, a entamé une visite à Nice. Sur ces terres de droite, aux côtés du maire (ex-LR) de la ville, Christian Estrosi, le chef de l'État a défendu son bilan sécuritaire. "On ne peut pas dire 'tout part à vau-l'eau, tout augmente, tout explose'. Les chiffres ne disent pas ça", a plaidé le locataire de l'Élysée. "On a, sur les cambriolages de logement, une baisse de 15%. On a sur les vols de véhicules ou les vols avec arme, une baisse respectivement de 22 et 29%, et sur les vols violents sans armes une baisse de 27%." Emmanuel Macron a toutefois concédé que les actes, moins nombreux, étaient plus violents.
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Macron embraye sur le sécuritaire
Devant un parterre de policiers, d'élus et de représentants associatifs, il a affiché sa fermeté contre les trafiquants de drogue. "S'il y en a, c'est qu'il y a des consommateurs de drogue. La drogue festive, récréative, sympathique, entre amis, c'est une complicité de ce réseau. Ce sont les gens qui, au fond, subventionnent ceux qui vous rendent la vie impossible", a-t-il affirmé.
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À trois mois de la présidentielle, même s'il n'est pas candidat, ce sont bel et bien des promesses que le président a décidé de faire ce lundi. "On va mobiliser des forces supplémentaires. On va créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural. C'est ce qui va permettre le doublement des forces de police sur le terrain en action pour la protection et la sécurité d'ici à 2030". Doubler la présence des policiers sur le terrain : une réponse à peine cachée à Valérie Pécresse, qui a quant à elle proposé de ressortir le Kärcher de la cave.
Un projet de loi sur la sécurité prévu pour mars
Emmanuel Macron a également annoncé que le budget de la sécurité serait accru de 15 milliards d'euros sur cinq ans, dans le cadre d'un projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres en mars. Cette "loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur" - qui ne pourrait être votée qu'après l'élection présidentielle - rajoutera au budget de la sécurité 15 milliards d'euros supplémentaires sur cinq ans, une hausse de 25% sur le budget actuel.
Le chef de l'État a également annoncé le doublement en cinq ans des enquêteurs dédiés aux violences intra-familiales et a annoncé vouloir tripler à 300 euros l'amende pour harcèlement de rue, un acte qui sera qualifié de "délit". Une généralisation des amendes forfaitaires délictuelles (AFD) pour les délits sanctionnés par des peines inférieures à un an de prison est également en cours de préparation.
Ciotti refuse de recevoir Macron
De son côté, Eric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes n'a pas voulu recevoir Emmanuel Macron. "Monsieur Macron se soucie des questions de sécurité à 90 jours de la fin de son mandat. Il vient soi-disant poser une première pierre d'un hôtel de police dont le permis de construire n'est toujours pas déposé. Il est invité par ses soutiens locaux, au premier rang d'entre eux le maire de Nice. Ils font une campagne électorale", a-t-il affirmé au micro d'Europe 1.
"Il faut arrêter avec les faux-semblants, avec l'hypocrisie, avec cette communication outrancière d'un président de la République qui utilise les moyens de l'État pour faire campagne. Il faut rétablir l'ordre républicain, et c'est tout le contraire de ce qu'a fait monsieur Macron."