Ils représentent un peu plus de 2% du corps électoral. Les Français de l’étranger, ces nationaux établis hors de France, sont plus de deux millions à représenter les couleurs tricolores dans le monde. Pour peser sur le prochain scrutin présidentiel, ils doivent suivre des règles strictes. Europe 1 fait le tour de ces différentes modalités.
Combien d'inscrits ? Les Français qui résident à l’étranger peuvent participer aux élections organisées en France à condition d’avoir plus de 18 ans et d’être inscrits sur les listes électorales consulaires. Sur les 47 millions de Français inscrits cette année pour voter, 1,3 million ont fait cette démarche hors des frontières de l’hexagone. Un chiffre en baisse par rapport à la présidentielle de 2012, selon l’Insee.
Comment votent-ils ? Pour participer, les Français de l’étranger doivent se rendre à l’ambassade ou au consulat français de leur pays de résidence et voter en personne. S’ils peuvent s'exprimer par procuration, le vote électronique est interdit pour une élection présidentielle. Réservé aux Français de l'étranger pour les élections législatives depuis 2012, le ministère des Affaires étrangères vient d'ailleurs de leur en priver l'accès pour les prochaines législatives de juin. Motif : éviter les risques de cyberattaques.
Sont-ils nombreux à participer ? Lors des scrutins nationaux, la participation des expatriés restent nettement moins élevée que celles des Français de l’hexagone. Dans un rapport de la Cour des comptes publié en début d'année, les Sages notent qu'ils étaient 42,1% à avoir voté pour la présidentielle de 2012… Soit près de deux fois moins que la participation sur le sol français. Une sous-représentation qui s'explique en partie par des préoccupations plus souvent locales que nationales.
Pour qui votent-ils ? A l'image du déplacement d'Emmanuel Macron à Londres en février, les Français de l'étranger sont courtisés dans des élections nationales qui se jouent parfois à quelques points près. En terme de comportement électoral, ces derniers s'expriment plus volontiers à droite que le reste de la population. Lors du duel entre François Hollande et Nicolas Sarkozy en 2012, ce dernier a récolté plus de 53% de leurs voix contre 46 pour son rival socialiste.
Plus récemment, lors d'une enquête réalisée en 2016 par Le Petit Journal, seuls 3,9% des Français de l'étranger déclaraient être prêts à voter pour François Hollande, depuis hors-course pour 2017. A la place, ces derniers plébiscitaient Alain Juppé (18,9%) - depuis retiré de la course à l'Elysée - Emmanuel Macron (11,5%), ou encore Marine Le Pen (11,8%). Une véritable percée pour la candidate du Front national. En 2012, la présidente du FN n'avait récolté que 5,9% de leurs suffrages contre 17,9% pour le reste de la population.
Une organisation coûteuse. Selon un rapport de la Cour des comptes publié en début d’année, les scrutins organisés à l’étranger coûtent plus cher que ceux de leurs compatriotes restés en France. Lors de la présidentielle de 2012, les dépenses engagées pour un Français de l’étranger avoisinaient les 20 euros, contre un peu moins de 8 euros en France. Un écart qui s’explique notamment par les frais engendrés lors de l’envoi de la propagande électorale par courrier.