La campagne présidentielle se termine "sous morphine", déplore jeudi dans un entretien le candidat communiste Fabien Roussel qui juge "grave" le refus du président candidat Emmanuel Macron de débattre alors que le risque d'une forte abstention est élevé. "On a vécu une campagne sous Pfizer, on la finit sous morphine", estime le député du Nord, qui regrette dans cet entretien à L'Humanité Magazine de ne pas avoir pu "débattre avec le candidat Macron de la fraude fiscale, de la vie des salariés, des retraités".
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Macron sous le feu des critiques de ses concurrents
"C'est grave qu'il ait refusé. Surtout si c'est ensuite pour verser des larmes de crocodile en cas de forte abstention", ajoute-t-il alors qu'Emmanuel Macron est sous le feu des critiques de ses concurrents pour ne pas avoir participé mardi soir à l'émission politique "Élysée 2022" sur France 2, le seul à avoir refusé parmi les douze candidats. A trois jours d'un scrutin indécis et qui pourrait être marqué par une forte abstention, approchant ou dépassant selon les sondages le record de 2002 (28,4%), le candidat communiste, crédité de quelque 3% des intentions de vote, défend qu'"il n'y a pas de vote inutile", quand le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon (16% dans les sondages) prône le "vote efficace".
"Cela fait vingt ans qu'on nous demande de voter par défaut"
"Cela fait vingt ans qu'on nous demande de voter par défaut, de voter au premier tour pour éliminer un candidat prévu au second", rappelle-t-il en référence à l'arrivée au second tour du candidat du Front national (devenu Rassemblement national) Jean-Marie Le Pen en 2002. "Il y en a marre. Au premier tour, on vote pour ses idées, on vote pour soi", affirme le candidat qui veut s'adresser "jusqu'au bout" à "ceux qui doutent, à ceux qui hésitent, qui ont voté un coup à gauche, un coup à droite".
"Je leur demande de voter pour eux, pour leur porte-monnaie, l'avenir de leurs enfants", ajoute Fabien Roussel, premier candidat communiste à l'élection depuis 2007. En 2012 et 2017, le PCF avait soutenu la candidature de Jean-Luc Mélenchon.