C'était leur dernière chance de convaincre avant le premier tour de la primaire. Le dernier débat opposant les sept candidats à l'investiture de la droite et du centre a fait peu de vagues, jeudi, les orateurs se contentant la plupart du temps de rappeler les principales propositions de leurs programmes, sur des questions parfois très techniques. Le principal temps fort de la soirée est intervenu à l'évocation de l'affaire du financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, ce dernier évoquant une "indignité", en réponse à la question posée par David Pujadas.
- Macron, pas le problème de la droite
Interrogés sur la déclaration de candidature de l'ancien ministre de l'Économie, les sept orateurs ont entamé le débat avec un consensus, pour dire que le sujet ne concernait pas la droite, écartant toute hypothèse d'alliance. "Macron est un problème pour la gauche", a balayé Alain Juppé. "Macron a été participant, acteur au plus haut niveau de la politique de François Hollande", a ajouté Nathalie Kosciusko-Morizet. Même son de cloche du côté de Nicolas Sarkozy : "Qu'est-ce qu'il viendrait faire avec nous ? Il a imaginé, rédigé, porté, la politique de François Hollande."
- Sarkozy sur Takieddine : "une indignité"
La question, très attendue, est également intervenue dès le début du débat. Quelques jours après les affirmations de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, qui a assuré avoir transmis des valises de billets venus de Libye à Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, l'ancien président a répondu à David Pujadas sur le ton de l'indignation. "Quelle indignité !", a-t-il lâché d'emblée. "Nous sommes sur le service public, vous n'avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison ? Qui a été condamné à d'innombrables reprises pour diffamation et qui est un menteur ?"
- Fillon se défend d'être un "imposteur"
Après une succession d'échanges assez lisses sur les thèmes choisis pour le débat, la dernière partie de l'émission, consacrée aux échanges entre les candidats, a été l'occasion d'une pique de Jean-François Copé à François Fillon. "Quand j'entends tout ce programme de rupture, est-ce que ça signifie qu'il aurait adoré réformer dans le quinquennat précédent, mais que Nicolas Sarkozy l'en a empêché ?", a lancé le candidat. Et François Fillon de répondre, un sourire aux lèvres : "je viens de me faire traiter d'imposteur dans un débat qui avait jusque-là une certaine tenue…" L'ancien Premier ministre a ensuite rappelé assumer le bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy, souhaitant simplement "aller plus loin".