Ce jeudi soir, tous les regards seront tournés à droite. Les sept candidats de la primaire de la droite et du centre s'affrontent lors du premier débat télévisé organisé par TF1, RTL et Le Figaro. Pour relayer la parole de leur champion, nul doute que les équipes numériques des candidats seront mobilisées. Mais à gauche aussi, on entend bien riposter en temps réel. Comme en 2012, "une riposte-party", une cellule où militants et sympathisants se retrouvent pour contrer la parole de la droite sur les réseaux sociaux, est organisée à Solférino.
"Absolument nécessaire d'être présent". "Ce n'est pas la première fois que l'on fait ça mais là c'est un événement particulier, c'est le premier débat de la primaire de la droite", explique à Europe 1 Corinne Narassiguin, porte-parole du Parti socialiste. Entre 60 à 80 militants et sympathisants se sont inscrits pour venir "riposter" à Solférino , sans compter les soirées organisées dans les sections socialistes ou tout simplement les militants et sympathisants qui, de chez eux, seront sur leur écran. "Le but est d'être réactif et de s'adapter à ce qui va être dit", poursuit Corinne Narassiguin, qui assure que même "si les réseaux sociaux deviennent de la communication politique, et sont un microcosme", "on est bien conscient que c'est absolument nécessaire d'être présent".
Des hashtags pour mobiliser. Pour mobiliser un maximum de militants et sympathisants, un hashtag #PrendsGarde sur Twitter a été décidé à Solférino. Outre Twitter, des argumentaires sont déjà prêts puisqu'on "voit progressivement que se dessine un socle commun aux candidats notamment sur les questions économiques et sociales", affirme à Europe 1 Olivia Polski, secrétaire national du PS. "On va mettre en regard ce qui a été fait et ce que la droite veut faire que ce soit sur la protection des salariés, la fonction publique, l'immigration…", ajoute-t-elle. Les équipes socialistes s'attendent aussi à "des sorties chocs" des candidats de droite donc "on aura des réactions à chaud".
"L'effet blast, on ne le fait pas deux fois". Le PS arrivera-t-il à mobiliser contre la droite, et plus généralement à innover via les réseaux sociaux ? "L'effet blast, pour reprendre une expression de Sarkozy, on ne le fait pas deux fois", raconte à Europe 1 un blogueur qui a participé à la cellule numérique du PS de 2012."A l'époque, c'était une vraie nouveauté. Aujourd'hui quand on voit comment le FN a investi le jeu ou que les candidats à droite ont leurs propres équipes dédiées…", dit-il. "De plus, les réseaux sociaux, qui étaient quelque chose que l'on a découvert en 2012, sont en train de s'institutionnaliser", ajoute-t-il, avant de conclure : "Enfin, la sensibilité aux réseaux sociaux a évolué, on a des quantités à digérer, on frôle l'indigestion. Ce sera une composante de la campagne mais pas LA composante". Lui ne fait en tout cas plus partie de la cellule riposte et à sa connaissance, aucun "grand ancien n'y sera".