Des "discussions intenses" se poursuivent avec l'État sur la définition d'un nouveau modèle de régulation des prix de l'électricité, a indiqué mercredi le PDG d'EDF Luc Rémont, le gouvernement assurant pour sa part qu'un accord est "tout proche". "L’accord n’est pas trouvé, mais il est tout proche", a en effet indiqué mercredi matin le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire lors d'un échange avec le journal L'Usine Nouvelle lors des Assises de l'Industrie. Il a notamment évoqué "une affaire de jours".
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Les positions se sont "beaucoup rapprochées"
Entendu au même moment devant la commission des Affaires économiques du Sénat, Luc Rémont, en poste depuis un an, a assuré que selon lui, chacun cherche à la fois "le succès des clients", qui souhaitent une électricité abordable, et "la soutenabilité" de l'entreprise, lestée d'une dette abyssale de 60 milliards d'euros.
"L’équilibre que je dois trouver, c'est le prix d'électricité le plus compétitif pour les entreprises industrielles, parmi toutes les entreprises européennes, et la soutenabilité financière pour EDF", a, lui aussi, assuré le ministre. "Les positions au départ, je vous le dis très sincèrement, étaient très éloignées entre EDF et cet objectif stratégique de l'État. Elles se sont beaucoup rapprochées", a reconnu le ministre.
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L'exécutif ne veut pas d'une explosion des factures pour les particuliers
Engagés depuis des mois dans des discussions parfois tendues, EDF et l'État doivent s'entendre sur l'élaboration du nouveau modèle de régulation des prix de l'électricité, à l'approche de l'extinction du mécanisme actuel, l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique) prévue fin 2025.
De ce nouveau cadre dépendra en partie le prix du courant payé par le consommateur final. Or le gouvernement refuse de voir les factures des particuliers et des entreprises exploser, au moment où il compte réindustrialiser le pays.
Il souhaite que la nouvelle référence de l'électricité soit la plus proche possible du coût de production nucléaire d'EDF. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a récemment évalué ce coût à 60 euros le MWh, une estimation inférieure à celle présentée par EDF (autour de 70 euros). Pour Bruno Le Maire, "on peut définir un coût complet de production, incluant les investissements futurs d'EDF, y compris dans les nouveaux réacteurs nucléaires". Il n'a pas voulu confirmer le chiffre de 70 euros