A peine révélé, déjà critiqué.Le texte du projet de loi de renforcement des moyens de lutte contre le crime organisé et le terrorisme, transmis le 23 décembre dernier au Conseil d’Etat, comporte deux volets. L’un sur le renforcement des pouvoirs de police, l’autre sur celui des garanties en matière de libertés individuelles. Face aux critiques, François Hollande a décidé de clarifier ses dispositions.
Hollande insiste sur les gardes-fous. A l'occasion de son discours aux forces de police dans la cour de la préfecture de police de Paris jeudi, le président de la République insistera sur les deux aspects. Oui, les perquisitions de nuit seront possibles, mais uniquement avec autorisation préalable du juge des libertés. Entrer dans les boîtes mails, aspirer toutes les données d’un téléphone portable ou d’un ordinateur sera également possible et les mises sur écoute seront facilitées, mais toujours avec l’accord d’un magistrat. Enfin, l’Elysée attire l’attention du public sur le fait que le projet de loi crée une procédure disciplinaire d’urgence à l’encontre d’enquêteurs qui abuseraient de ces pouvoirs supplémentaires.
Un exercice d'équilibriste. Pour le chef de l’Etat, il s'agit d'un véritable exercice d'équilibriste. Tenir bon sur la ligne sécuritaire, tout en essayant de ne pas écorcher tous les deux jours sa majorité déjà en crise de nerfs sur la déchéance de nationalité. Pour cela, François Hollande a choisi un moment solennel. Il sera jeudi face à 1.000 policiers, gendarmes, membres des différentes unités d’élites et autres haut gradés en grand uniforme. Un ami du président conclut : "eux, au moins, ça va leur plaire."