À l'Assemblée nationale, à l'ouverture des débats ce lundi sur les énergies renouvelables, la majorité met le cap à gauche pour faire passer son texte. Ce projet de loi, examiné dans un contexte particulier des réacteurs nucléaires dont la maintenance s'éternise, laissant planer la menace de délestages cet hiver. En attendant, l'exécutif mise sur le solaire et l'éolien pour diversifier et soutenir la production. Objectif : multiplier par dix l'énergie produite par les panneaux photovoltaïques et déployer 50 parcs éoliens en mer. Cette fois, le gouvernement compte sur la gauche et les écologistes.
Recherche de compromis
Sans 49.3, l'exécutif cherche le plus de compromis possible, comme le sous-entend Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. "Je suis confiante sur le fait que, de gauche à droite, dans cet hémicycle, parmi les nombreuses bonnes volontés qui y siègent, nous saurons aussi nous accorder sur l'essentiel."
Le gouvernement a notamment accepté, comme le souhaitaient les Verts, d'utiliser au maximum les zones déjà artificialisées pour installer des panneaux solaires comme les toitures ou les parkings. À droite, les députés RN issus de territoires ruraux ne voteront pas le texte, tout comme une partie des Républicains, qui exigent notamment l'éloignement des éoliennes en mer, à plus de 40 kilomètres des côtes.
3.000 amendements à étudier
"Vous devez entendre nos arguments et ne pas franchir ces lignes rouges. Dans le cadre contraire, vous assumerait la responsabilité de la colère des Français qui se rendent compte de l'impasse dans laquelle notre pays est plongé par de telles politiques motivées par une idéologie qui nous a déjà conduits à l'échec", a clamé Emmanuel Maquet, député LR de la Somme. Les députés ont deux semaines pour examiner le texte, le temps d'étudier les 3.000 amendements déposés par les différents groupes.