Qui est Marine Brenier, favorite pour succéder à Estrosi à l'Assemblée ?

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La candidate LR aux législatives partielles des Alpes-Maritimes, favorite du scrutin, a fait toutes ses gammes en politique sous la tutelle du maire de Nice.

Pas encore 30 ans et déjà une place à l'Assemblée nationale : c'est l'avenir qui semble se profiler pour Marine Brenier, candidate Les Républicains aux législatives partielles de la cinquième circonscription des Alpes-Maritimes. Trois mois après avoir été élu à la tête de la région Paca, Christian Estrosi a en effet démissionné de son poste de député en mars dernier. Et la jeune femme, qui a grimpé les échelons du parti dans le sillage du maire de Nice, apparaît favorite du scrutin qui se déroule les 22 et 29 mai.

Dans les pas de Christian Estrosi. Surnommé "l'héritière", "la dauphine", Marine Brenier ne cache pas ce qu'elle doit à son mentor. Certes, c'est la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle qui va la pousser à rejoindre l'UMP, en 2007. Elle est alors de ces "Jeunes Pop'" exaltés qui tractent, collent des affiches, font du porte-à-porte et parcourent la France en train-couchette pour aller aux meetings de campagne du candidat. Mais c'est bien Christian Estrosi qui l'a mise sur orbite. En 2008, alors qu'elle est responsable des jeunes UMP des Alpes-Maritimes, il lui propose de venir sur sa liste pour l'élection municipale de Nice. Élue, elle devient déléguée aux sports. Six ans plus tard, en 2014, c'est un poste d'adjointe de territoire qui l'attend à la mairie. Et en 2015, la carrière politique de Marine Brenier explose. Elle remporte l'élection départementale face au Front national, s'empare de la présidence des Jeunes Républicains et devient porte-parole de Christian Estrosi pendant la campagne pour les régionales.

Sillonner le terrain. Cette Niçoise pur sucre, fille de dentistes et juriste de formation, a l'art d'être acclamée par son camp sans être conspuée par l'opposition. "Elle ne donne ni dans l'excès verbal, ni dans les idées nauséabondes", reconnaît ainsi Xavier Garcia, premier secrétaire du Parti socialiste dans les Alpes-Maritimes, dans les colonnes des Inrocks. "Ce n'est pas la plus douée mais elle est combative." Et n'hésite pas à descendre sur le terrain. Pour sa campagne aux législatives, Marine Brenier se targue d'avoir été la seule candidate à sillonner l'ensemble des 28 communes de sa circonscription. Avec plus de trente réunions publiques, la trentenaire a occupé le terrain, les salles de sport et les amicales de boulistes, renforçant l'image d'une élue de proximité. "Je retrouve dans ce tempérament assez énergique quelque chose qui me rappelle quelqu'un…", glissait même Nicolas Sarkozy à son sujet lors d'un déplacement à Nice, en avril dernier.

La "jeunesse des idées". Si c'est (aussi) son âge qui l'a aidée à se faire une place auprès d'un Christian Estrosi désireux de parler aux jeunes générations, Marine Brenier refuse désormais d'être cantonnée à ce rôle-là. Et martèle de meetings en meetings qu'elle ne portera pas seulement les idées de la jeunesse mais "incarne[ra] la jeunesse des idées".

Se propulser sur la scène nationale. Celle qui a reçu le soutien de tous les caciques des Républicains, de Bruno Le Maire à Eric Ciotti, paraît quasi assurée de gagner. Une position de favorite que Marine Brenier connaît bien, et pour cause. En septembre 2015, lorsqu'elle se présente à la présidence des Jeunes Républicains, elle est la seule candidate en lice. Élue avec 70% des suffrages lors d'un scrutin marqué par une abstention record (77%), la jeune femme a ensuite essuyé de nombreuses critiques. Trop discrète, elle reste peu connue en dehors de son fief du Sud. Une victoire le 29 mai prochain lui permettrait de se propulser une bonne fois pour toute sur la scène nationale.