En ces temps troublés, ils font figure de derniers des Mohicans. Ceux qui restent derrière leur candidat coûte que coûte alors que tant d'autres –plus de 300 élus selon le décompte de Libération- ont déjà fait défection. Mais qui se tient dans le dernier carré autour de François Fillon ? Le candidat, qui s'est exprimé lundi soir devant le comité politique LR pour répéter une énième fois qu'il ne retirerait pas sa candidature, peut compter sur sur une poignée d'irréductibles.
Bruno Retailleau, le bras droit
Le président de la région Pays de la Loire a toujours été aux côtés de François Fillon. Quand personne n'y croyait encore, lui était déjà convaincu. Quand personne n'y croit plus, lui y croit encore. Le coordinateur de la campagne était en première ligne dimanche pour défendre son champion, quitte à s'arranger un peu avec les chiffres du rassemblement. Promis à Matignon ou à Beauvau si François Fillon l'emporte en mai prochain, il ne le lâchera pas. "Il est le Cazeneuve de Fillon, le type sur qui on peut compter. Quand il dit qu'il rappelle à 18h12, c'est 18h12", résume le député Dominique Bussereau au Monde.
Valérie Boyer, la fidèle des fidèles
La députée des Bouches-du-Rhône aussi soutenait François Fillon avant que cela ne devienne obligatoire chez LR. Malgré la tempête et un rassemblement sous une pluie battante qui lui a valu d'attraper une otite et de batailler dur avec sa capuche verte, elle est toujours là. Porte-parole du candidat pendant la campagne de la primaire, cette fervente chrétienne, qui avait milité avec la Manif pour tous et s'est aussi fait remarquer en demandant une "immunité pénale" pour les femmes battues, est restée très proche du vainqueur de novembre.
Le soleil revient, les nuages se dissipent et la foule est plus que jamais mobilisée pour @FrancoisFillon ! #FillonTrocaderopic.twitter.com/P98gtIsSas
— Valérie Boyer ن (@valerieboyer13) 5 mars 2017
Jérôme Chartier, l'indéfectible
"Je suis un matelot et je souque avec le capitaine Fillon." Vendredi encore, le député du Val d'Oise confirmait ce dont personne ne doutait : intronisé conseiller spécial en décembre dernier, il ne lâchera pas son champion, qu'il accompagne depuis une dizaine d'années. Pendant la crise Copé-Fillon de 2012, déjà, il avait fait la tournée des médias pour dénoncer des "fraudes". Quatre ans plus tard, le voilà qui fait la même chose, pointant cette fois-ci une "machination pour assassiner Fillon". Un rôle d'autant plus dur à tenir que sa compagne, Virginie Calmels, juppéiste, a elle jeté l'éponge.
Florence Portelli, la chauffeuse de salle
Avant les meetings, c'est elle qui ambiance le public. Après les meetings, c'est elle qui fait la tournée des plateaux télévisés pour soutenir François Fillon. Florence Portelli, peu connue du grand public, est la maire de Taverny, dans le Val d'Oise. Jamais à court d'arguments pour défendre son candidat, elle ne choisit pas toujours les plus pertinents. Comme lorsqu'elle a assuré sur le plateau de BFM TV qu'un attaché parlementaire pouvait "être payé à tricoter".
Au-delà de ce cercle rapproché, on trouve encore plusieurs élus pour soutenir François Fillon. Comme Jean-François Lamour, député de Paris et membre du comité politique des Républicains, qui tractait encore sous la pluie dimanche pour rameuter du monde au grand rassemblement du Trocadéro. "Il n'y a pas de plan B", a-t-il réaffirmé lundi sur BFM TV. Isabelle Le Callennec, députée d'Ille-et-Vilaine, elle aussi membre du comité politique, est une filloniste convaincue. Gérard Longuet, sénateur de la Meuse, était dimanche au premier rang derrière le candidat pendant son discours, tout comme Jean-Christophe Fromantin, député-maire de Neuilly-sur-Seine, Damien Abad, parlementaire de l'Ain, ou Julien Aubert, élu du Vaucluse.
Christian Jacob, François Baroin, Luc Chatel et Eric Ciotti, tous quatre soutiens de Nicolas Sarkozy pour la primaire, étaient aussi bien là pour soutenir François Fillon pendant son meeting dimanche. Plusieurs médias ont annoncé lundi qu'ils avaient participé à une réunion avec Nicolas Sarkozy et s'étaient accordé pour demander à François Fillon de se trouver un successeur. Mais cela a ensuite été démenti. Sur Twitter, Eric Ciotti a affirmé que "jamais le départ de François Fillon n'a[vait] été réclamé".
Je ne me retrouve en rien dans le compte rendu qui est fait de la reunion des Sarkozystes . Jamais le départ de F Fillon n'a été réclamé.
— Eric Ciotti (@ECiotti) 6 mars 2017
Enfin, l'homme d'affaires et conseiller de Paris Charles Beigbeder a réaffirmé son soutien au candidat de la droite et du centre dimanche, se félicitant même la semaine dernière que son QG ait été "épuré" après les multiples défections. Madeleine de Jessey, cofondatrice de Sens commun, le bras politique de la Manif pour Tous, est aussi un soutien sans faille de François Fillon.