Quatre candidats pour un Perchoir. Mardi après-midi, l'Assemblée nationale va désigner son (sa) nouveau (nouvelle) président(e). Pour succéder à Claude Bartolone à ce poste stratégique, quatre candidats : deux femmes et deux hommes. Sophie Errante, Brigitte Bourguignon, Philippe Folliot et François de Rugy ont témoigné leur intérêt.
Sophie Errante, députée de Loire-Atlantique
Cette ancienne socialiste, ralliée à La République en marche!, aimerait bien être la première femme à accéder au Perchoir. À 45 ans, elle a déjà été maire de La Chapelle-Heulin entre 2008 et 2014, avant d'entrer pour la première fois à l'Assemblée nationale sous l'étiquette PS en 2012. Ancienne cheffe d'entreprise dans l'import-export, ce qui pourrait bien lui servir en des temps où les personnalités "issues de la société civile" sont prisées en politique, elle s'est notamment intéressée à la simplification administrative pour les sociétés. Si elle reste peu connue du grand public, l'élue veut, comme elle l'explique à LCP, "remettre de la sincérité dans le travail législatif" et "mieux légiférer" avec "des débats moins longs".
Brigitte Bourguignon, députée du Pas-de-Calais
Comme Sophie Errante, Brigitte Bourguignon a été élue députée socialiste pour la première fois en 2012 dans la circonscription de Jack Lang. Cinq ans plus tard, elle a rempilé avec l'étiquette REM après avoir été exclue du PS. Elle qui avait soutenu Benoît Hamon au premier tour de la présidentielle a en effet rallié Emmanuel Macron par la suite. Ancienne fonctionnaire territoriale au conseil général du Pas-de-Calais, avant de devenir adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier, Brigitte Bourguignon, 58 ans, souhaite désormais "réhabiliter le travail des députés". "La fabrique de la loi est devenue illisible", explique-t-elle à LCP. "Avec la dernière mandature de Claude Bartolone, les choses sont devenues plus transparentes, mais il y a encore beaucoup à faire."
François de Rugy, député de Loire-Atlantique
À 43 ans, François de Rugy est le plus jeune candidat au Perchoir, mais aussi celui qui a la plus longue vie politique à l'Assemblée nationale, puisqu'il est élu depuis 2007. Ancien membre d'Europe Ecologie-Les Verts, il en a claqué la porte en 2015 pour fonder le Parti écologiste, plus proche du gouvernement socialiste. Candidat à la primaire du PS, il a renié son engagement de soutenir Benoît Hamon pour rallier Emmanuel Macron. Devenu vice-président de l'Assemblée en 2016, il compte faire valoir cette expérience pour appuyer sa candidature.
Philippe Folliot, député du Tarn
C'est l'invité de dernière minute, celui qu'on attendait pas. Le centriste Philippe Folliot est lui aussi candidat au Perchoir, a annoncé mardi matin Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement. Membre fondateur de l'UDI, dont il est l'un des vice-présidents, l'homme est député depuis 2002. A 53 ans, il compte donc sur son expérience pour diriger l'Assemblée nationale.
Le vote, mode d'emploi
Le président de l'Assemblée national est élu à bulletin secret par les députés. Il doit récolter la majorité absolue des suffrages exprimés. En cas de deux tours infructueux, il suffit de la majorité relative au troisième pour l'emporter.
Mardi, il est peu probable de devoir en arriver là. Les députés REM vont se réunir dès le matin avec le président de leur groupe, Richard Ferrand, pour désigner leur candidat attitré à la présidence de l'Assemblée nationale. C'est en réalité ce vote interne qui sera décisif. Avec les voix de 308 députés REM, plus 42 du MoDem, le vainqueur devrait l'emporter haut la main.