André Chassaigne 3:11
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Gauthier Delomez , modifié à
Le président du groupe communiste GDR-Nupes à l'Assemblée nationale, André Chassaigne, est l'invité de Pierre de Vilno au lendemain du fiasco des débats sur la réforme des retraites. Dans l'émission "Europe Soir Week-end", le député dénonce cette stratégie et s'interroge sur la suite de l'union à l'hémicycle.

Un "fiasco", de la "pagaille" : voilà comment chaque groupe parlementaire décrit la fin des débats à l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites, chacun se rejetant la faute. Seuls les deux premiers articles sur les 20 que compte le texte ont pu être entièrement examinés dans l'hémicycle. Au cœur de la plupart des critiques, les députés de La France insoumise et les milliers d'amendements qu'ils ont refusé de retirer, ne permettant pas ainsi d'examiner les autres articles, et notamment le septième sur le décalage de l'âge légal de départ, dans le temps imparti.

Une stratégie que dénonce André Chassaigne, le président du groupe communiste GDR-Nupes à l'Assemblée nationale. "Je suis assez frustré que le débat n'ait pas eu lieu. Nous avions des propositions à apporter, des amendements de fond, et on voit qu'on s'est fracassé contre ce mur d'interventions", analyse-t-il dans Europe Soir Week-end.

"Discuter et savoir si on peut continuer à travailler ensemble"

Alors que les députés communistes ont retiré quelques amendements, les députés de La France insoumise en ont conservé une grande majorité, notamment sous l'influence de Jean-Luc Mélenchon.

Toutefois, le député de la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme préfère ne pas tout ramener à l'ex-troisième homme de la présidentielle. Pour lui, si la question d'une sortie de la Nupes ne se pose pas, il faut revoir la stratégie. "Il s'agit de faire évoluer ce que j'appelle 'l'union des forces de gauche et écologiques'", lance-t-il.

Et d'expliciter ses propos : "Cela veut dire qu'on peut s'appuyer sur l'attente populaire d'une transformation de la société, mais en aucun cas je ne considère qu'un seul groupe doit écraser tous les autres". "Je regarde l'efficacité de notre combat", poursuit l'homme politique, "et l'efficacité exige un rassemblement des forces de gauche et écologiques. Sinon, on ne peut rien bouger", estime André Chassaigne, rappelant que LFI est majoritaire dans cette union en conséquence du score de son leader à la dernière présidentielle.

 

"Il faut mettre les choses sur la table", ajoute le député. "Il va falloir discuter et savoir s'il est encore possible de travailler ensemble, ce que je souhaite, à condition qu'on puisse se libérer du poids trop fort d'un groupe qui aujourd'hui, écrase les autres", lance-t-il, espérant que tout soit fait à l'avenir pour bloquer la réforme phare d'Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale.