Jean-Paul Delevoye présentera le 18 juillet aux partenaires sociaux ses "recommandations" pour la mise en place du "système universel" promis par Emmanuel Macron, a indiqué jeudi l'entourage du Haut commissaire à la réforme des retraites.
Après 18 mois de concertation conduite par Jean-Paul Delevoye, "les dix organisations syndicales et patronales qui y ont participé" (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Medef, CPME, U2P et FNSEA) seront reçues par le Haut commissaire qui leur dévoilera le contenu de son rapport au gouvernement, a-t-on précisé de même source.
Édouard Philippe annonce la création d'un "âge d'équilibre"
À ce stade, on ne sait pas encore si le Haut commissaire détaillera lui-même ses propositions à la presse dans la foulée, comme il l'avait fait en octobre 2018 lors d'une précédente réunion "multilatérale" avec les partenaires sociaux. Il avait alors posé de premiers jalons, confirmant les promesses de campagne du chef de l'État : le futur système de retraite, censé remplacer les 42 régimes existants, restera "public et par répartition", et "chaque euro cotisé donnera les mêmes droits à tous", avec un âge légal de départ maintenu à 62 ans.
Mais au printemps, l'exécutif a relancé le débat sur l'âge de la retraite, le président de la République plaidant pour "un système de décote qui incite à travailler davantage", avant que le Premier ministre, Édouard Philippe, annonce la création d'un "âge d'équilibre" au-delà de l'âge légal.
Les syndicats veulent mobiliser contre la réforme
Un sujet polémique qui avait pollué la fin de la concertation, poussant même FO à sécher sa dernière séance avec Jean-Paul Delevoye. Le syndicat, comme la CGT, entend se mobiliser à la rentrée contre cette réforme. Autre écueil pour le gouvernement, les prévisions financières se sont dégradées, le Conseil d'orientation des retraites tablant désormais sur un "besoin de financement" d'environ 10 milliards d'euros en 2022.
Pour combler ce déficit, un allongement plus rapide que prévu de la durée de cotisation est évoqué : elle passerait à 43 ans dès 2025, au lieu de l'échéance actuelle fixée à 2035. Cette mesure pourrait figurer dans le budget de la sécurité sociale pour 2020. Mais, dans ce cas, "la réforme est morte", a mis en garde le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.