Le travail du gouvernement autour de la réforme des retraites s'intensifie. Élisabeth Borne a terminé ce jeudi ses consultations auprès des présidents de groupes parlementaires sur les textes à venir. La Première ministre continue de prendre la température des oppositions, sans donner d'indice sur ce que veut faire l'exécutif. Le sujet des retraites est au menu du déjeuner hebdomadaire entre Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ce vendredi, à quelques jours de la présentation lundi des projets de loi de Finances et de financement de la Sécurité sociale pour 2023. Emmanuel Macron tient à cette réforme des mais la première ministre risque bien de lui dire que c’est plus que compromis.
Des oppositions jusqu'au sein de la majorité
Emmanuel Macron était parti à New-York, à l’ONU, il avait laissé le soin à Élisabeth Borne de prendre le pouls de la représentation nationale. Mais l’exécutif se retrouve face à un mur. Des insoumis aux socialistes, en passant par les Républicains ou le Front national, tous sont opposés à un passage en force de la réforme des retraites contre la voie de l’amendement du projet de loi de financements de la sécurité sociale. Même au sein de sa propre majorité, la Première ministre doit faire face à un vent de fronde : le Modem, 49 députés dans l’hémicycle, pourtant allié historique des marcheurs, se montre plus que réticent.
La position des députés Mouvement démocrate serait "certainement de voter contre" a fait savoir Jean-Paul Mattei, leur représentant. Et ce son de cloche est le même jusque dans les rangs d’une partie des élus Renaissance, jusqu’au perchoir. La présidente de l’assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, quatrième personnage de l’État, s’est elle-même déclarée "pas favorable" à une réforme par amendement, appelant le gouvernement à "prendre le temps de la concertation".
Emmanuel Macron avait redit sa volonté de voir la réforme effective d’ici à l’été 2023. Élisabeth Borne devrait calmer ses ardeurs, à moins que locataire de l’Élysée soit décidé à y aller "coûte que coûte". Une position défendue par un ministre hors micro : "il faut foncer, ou bien cela marquera une forme d’impuissance à gouverner".