Non, le gouvernement ne veut pas lâcher du lest sur la réforme des retraites. Malgré la forte mobilisation du 31 janvier, qui a réuni 1,272 million de manifestants selon le ministère de l'Intérieur - 2,8 millions selon la CGT, l'exécutif veut garder le cap sur le projet phare d'Emmanuel Macron. Après un conseil des ministres mercredi matin, la ligne de la fermeté va subsister, notamment sur le décalage de l'âge légal de départ à 64 ans, le point le plus important de la réforme.
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Comme l'avait indiqué la Première ministre Élisabeth Borne, cette dernière mesure est toujours non négociable.
De possibles (et rares) concessions sur le projet
Il s'agit d'une réforme "indispensable", insiste-t-on mercredi matin au palais de l'Élysée. "Quand on regarde au niveau national, la mobilisation est plutôt équilibrée par rapport à il y a dix jours", se rassure un conseiller du président. Un autre insiste : "Le fait est que l'engagement du chef de l'État a été clair durant la campagne présidentielle".
À la question "y aura-t-il des aménagements à la marge ?", au château, on préfère renvoyer vers le Parlement en rappelant qu'il y a l'impératif de l'équilibre financier. Les rares concessions pourraient notamment porter sur une clause de revoyure en 2027, un amendement porté par le MoDem, le parti allié de la majorité, et c'est cette concession qui semble tenir la corde.
Le gouvernement pourrait également faire un geste sur les trimestres de maternité pour les salariées du public. Aujourd'hui, un enfant donne droit à quatre trimestres dans le secteur public, quand dans le même temps une salariée du privé en obtient huit.
Un gouvernement qui se montre plus conciliant
En tout cas, l'exécutif tente de se montrer plus conciliant. En compte rendu du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran explique que le sommet de l'État regarde la mobilisation de mardi avec humilité et concentration. Élisabeth Borne a ensuite prolongé son message devant les sénateurs. "Bien sûr, nous entendons les inquiétudes et les doutes. Nous sommes prêts à enrichir le texte, et je ne doute pas que le Parlement y contribuera", a-t-elle affirmé, soulignant que le gouvernement travaillera "avec toutes celles et ceux qui partagent notre volonté de préserver notre modèle social."
Toutefois, les potentielles concessions suscitées ne devraient toutefois pas calmer la grogne puisque les syndicats réclament le retrait pur et simple du texte. Finalement, le bras de fer est loin d'être terminé.