Que se passe-t-il avec les députées du Rassemblement national ? Depuis lundi, le gouvernement tente de défendre, dans une ambiance très chahutée, sa réforme des retraites à l'Assemblée nationale. Ce même jour, Marine Le Pen a dénoncé des "manœuvres" pour "distraire" des députées avec des messages vocaux d'intimidation pendant un scrutin sur le projet de loi, et avait indiqué vouloir déposer plainte. Selon elle, quatre des cinq députées femmes de son parti ont reçu un message leur indiquant qu'un de leurs enfants était hospitalisé.
Le parquet de Paris indique avoir reçu ce mercredi quatre plaintes émanant de députées RN dont Marine Le Pen en qualité de présidente du groupe parlementaire pour des faits qualifiés par les plaignantes d'intimidation sur des parlementaires. Celles-ci sont en cours d'analyse.
Un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende
Dans une lettre adressée à la procureure de Paris le 7 février, Marine Le Pen, au nom de son groupe, annonce qu'elle souhaite porter plainte. "Le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de menaces, l'exercice de la liberté d'expression, du travail, d'association, de réunion ou de manifestation ou d'entraver le déroulement des débats d'une assemblée parlementaire ou d'un organe délibérant d'une collectivité territoriale est puni d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende", précise en introduction l'ancienne patronne du RN. Par la suite, elle précise que son parti a recueilli "60 signatures afin qu'une motion référendaire soit discutée puis votée par l'Assemblée nationale".
Messages vocaux malveillants contre 3 députés RN : plainte de Marine Le Pen au nom de son groupe envoyée à la procureure de Paris. pic.twitter.com/xBckfyZ2bS
— Gauthier Le Bret (@GauthierBret) February 7, 2023
Pour cette procédure, "la particularité est que chaque député signataire doit être impérativement présent physiquement et répondre à l'appel de son nom par la Présidence de l'Assemblée", précise Marine Le Pen. Face à cela, la députée du Pas-de-Calais rappelle les faits survenus lors de la suspension de séance. "Ce message émanant prétendument de centres hospitaliers de leurs circonscriptions respectives les informant de l'hospitalisation en urgence de leur proche, leur demandant de venir urgemment au chevet de ces derniers". Une situation jugée par Marine Le Pen comme étant une "manœuvre dans le but de détourner les députés de l'exercice de leur mandat".
Et la finaliste de la dernière présidentielle de conclure sa lettre en précisant que ce courrier doit être considéré "comme un dépôt de plainte".