Hormis la droite qui est globalement prête à la voter, la réforme des retraites est combattue par la gauche et le Rassemblement national. Le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella est contraint de jouer les équilibristes : comment s'opposer sans manifester aux côtés de syndicats ? Contrairement à la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) de Jean-Luc Mélenchon, le parti de Marine Le Pen fait le pari du combat législatif. Une stratégie qui diffère donc mais qui comporte des risques.
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Battre le pavé ou non ?
Il faut dire que les grandes manifestations sociales, ce n'est pas vraiment dans la culture du Rassemblement national. Alors, si de nombreux électeurs du RN devraient bien se rendre dans les cortèges, les élus du parti ne sont pas les bienvenus aux côtés des syndicats. L'hostilité est réciproque : Marine Le Pen refuse de défiler aux côtés de ceux qui ont tous appelé à la battre au second tour de la dernière présidentielle.
Le RN, premier groupe d'opposition à l'Assemblée, ne veut pas laisser pour autant le monopole de la contestation à la Nupes forcément plus visible et bruyante dans la rue. L'objectif est donc de porter le combat au Parlement en s'opposant sur le fond du texte. Cela participe aussi de la recherche de respectabilité des 89 députés RN qui ne veulent pas être associés à d'éventuels débordements lors des manifestations.
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Mais cette stratégie sera-t-elle efficace ? La question interroge en interne. Plusieurs députés réfléchissent à la meilleure manière d'occuper le terrain aux côtés des Français et de ne pas rester cantonnés au Palais-Bourbon. D'autant que, dans l'hémicycle aussi, l'opposition du RN sera concurrencée par la Nupes, qui a déjà prévu de déposer plusieurs milliers d'amendements.