Les résultats record du Front National rebattent les cartes. Après le premier tour des élections régionales, dimanche soir, le parti frontiste est en bonne position pour remporter trois régions : le Nord-Pas de Calais Picardie, Paca, et le Grand Est. Les résultats s’annoncent nettement plus indécis en Bourgogne, en Ile-de-France et en Normandie. Voici les six points chauds du second tour des élections régionales, qui aura lieu dimanche 13 décembre.
- Nord-Pas-de-Calais-Picardie : Marine Le Pen y est presque
Un pari impossible : tel est le défi auquel doit faire face Xavier Bertrand dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La tête de liste des Républicains, seul opposant à Marine Le Pen, part avec un handicap de plus de 15 points avant le second tour (24,96% contre 40,64% pour la candidate FN). L’ancien ministre est seul en lice depuis le retrait du socialiste Pierre de Saintignon (18,12%). Xavier Bertrand a donc besoin d’un report massif des voix de gauche pour espérer coiffer Marine Le Pen au poteau.
- Paca : Marion Maréchal-Le Pen aux portes du conseil régional
L’autre symbole de la poussée du Front national est la région Paca. Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste du FN, a recueilli 40,55% des voix, la plaçant en position idéale pour l’emporter. La députée affrontera Christian Estrosi (LR) au second tour, après le retrait de la liste des socialistes. La gauche (PS et EELV), qui a totalisé 25,25%, a appelé à voter pour l’ancien ministre. Mais cela ne devrait pas suffire pour battre le FN.
- Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine : Masseret, seul contre tous
Son nom a cristallisé toutes les attentions au lendemain du premier tour. Jean-Pierre Masseret, tête de liste socialiste dans le Grand Est, a refusé de se retirer, malgré les consignes de son parti et l’appel de Manuel Valls. Son maintien donne de grandes chances à Florian Philippot (FN), arrivé largement en tête dimanche avec 36% des voix, de remporter la région. Seul espoir pour la liste des Républicains-UDI-Modem, menée par Philippe Richert (25,83%) : que Jean-Pierre Masseret se décide finalement, sous la pression, à se retirer.
- Ile-de-France : un duel Pécresse-Bartolone
La gauche et les écologistes se sont unis, lundi, pour conserver la région Ile-de-France. Claude Bartolone (25,19%) pourra donc compter sur les voix du Front de Gauche (6,63%) et d’EELV (8,03%) pour le second tour. Le président de l’Assemblée nationale devra batailler contre la liste menée par Valérie Pécresse (LR-UDI-MoDem), arrivée en tête avec 30,51%. L’ancienne ministre a lancé un appel du pied aux électeurs de Nicolas Dupont-Aignan (6,57%) pour l’emporter. Wallerand de Saint-Just (FN), qualifié pour le second tour avec 18,41%, fait office d’arbitre de ce duel francilien.
- Bourgogne-France-Comté : Sophie Montel, la troisième femme du FN
Après avoir failli remporter une élection législative partielle dans le Doubs, c'est désormais la Bourgogne-Franche-Comté que Sophie Montel (FN) est en passe de remporter. Elle est arrivée dimanche en tête de sept des huit départements de la nouvelle grande région en totalisant 31,48% des voix, devant François Sauvadet (UDI-LR, 24%) et la socialiste Marie-Guite Dufay (22,99%). La députée européenne frontiste compte sur la réserve des voix des abstentionnistes (49,44% des inscrits) pour maintenir son avance lors de la triangulaire de dimanche. A gauche, la présidente sortante du conseil régional de Franche-Comté a exclu de se retirer, alors que le Front de Gauche (4,62%) et Europe Écologie-Les Verts (3,91%) lui ont apporté leur soutien.
- Normandie : une triangulaire serrée
Le centriste Hervé Morin et le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol semblent mieux placés que le Front national Nicolas Bay pour l'emporter au second tour en Normandie. Le score pourrait être très serré dimanche entre la liste LR-UDI-MoDem et celle de la gauche. Mais une victoire du FN n’est pas à exclure. Hervé Morin est arrivé légèrement en tête lors du premier tour (27,91%), devant Nicolas Bay (27,71%) et le PS (23,52%).