Régionales : fusion de listes, mode d’emploi

© THIERRY ZOCCOLAN / AFP
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R.D et B.B , modifié à
Après le premier tour, place aux tractations en vue des fusions de liste. Un temps évoquée, l'alliance droite-gauche ne verra pas le jour. Mais le Parti socialiste peut rallier des partenaires. Voici comment.

Le verdict des urnes est tombé. Dimanche soir, comme attendu, le Front national est sorti grand gagnant du premier tour des régionales. Le parti de Marine Le Pen va désormais devoir confirmer ses bons résultats au second tour. Et c'est là que les choses pourraient se compliquer pour le FN. Car il va parfois devoir affronter des adversaires recomposés. Outre le retrait de la gauche, acté en Nord-Pas de Calais-Picardie et Paca, plusieurs listes peuvent en effet fonctionner. Il n'y aura pas de fusion droite-gauche, mais dans plusieurs régions, le PS peut intégrer des alliés dans ses listes. Mode d'emploi. 

Qui peut fusionner avec qui ? La loi électorale fixe le seuil nécessaire pour se maintenir au second tour d’une élection régionale à 10% des suffrages exprimés. Mais celles qui ont atteint entre 5 et 10% des voix ne sont pas pour autant totalement éliminées, puisqu’elles peuvent fusionner avec des listes ayant obtenu un résultat à deux chiffres. 

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Dans les faits, rien n’interdit même à un candidat d’une liste n’ayant pas atteint le plafond nécessaire de devenir le nouveau leader de la nouvelle liste ainsi constituée. Mais c’est évidemment celle qui est arrivée en tête qui est en position de force et conserve le leadership.

Exemple en Ile-de-France. Dans le cas concret de l'Ile-de-France, trois listes ont obtenu entre 5 et 10% des suffrages exprimés : les écologistes portés par Emmanuelle Cosse (8,03%), le Front de gauche emmené par Pierre Laurent (6,63%) et Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan (6,57%). Si le dernier refusait lundi une fusion de sa liste, les deux premiers sont des alliés naturel du Parti socialiste. Qui peut donc décider d'intégrer des membres des deux listes sur la sienne. Et ainsi optimiser un éventuel report de voix, afin de favoriser la victoire de son candidat, Claude Bartolone. Du point de vue purement arithmétique, les trois listes devenues partenaires totaliseraient en effet 39,85%, suffisant pour l'emporter dans le cadre d''une triangulaire avec la droite et le FN. Les fusions ont donc une sacrée importance. 

Des négociations ardues… et urgentes. Les discussions ont probablement débuté dès l’annonce des résultats du premier tour, dimanche soir, voire avant. Les équipes auront alors la lourde charge de se mettre d’accord sur une nouvelle liste, ce qui est rarement chose aisée. Si l'on reprend le cas de l'Ile-de-France, le Parti socialiste et ses deux alliés doivent ainsi caser 675 noms sur une liste de 225 candidats. L'équation s’annonce (très) compliquée. D’autant que le temps est compté, car la date limite du dépôt des listes pour le second tour a été fixée au mardi 8 décembre, 18 heures. Entre dimanche soir et cette date, les nuits s’annoncent courtes pour les candidats concernés.