Barbara Pompili et Emmanuelle Wargon ont accueilli la nouvelle d'un accord LREM-LR en PACA avec un enthousiasme modéré. 1:18
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Claudia Bertram, édité par Jonathan Grelier
L'accord entre La République en marche et Les Républicains dans le cadre des élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur a provoqué un choc à droite. Au sein de la majorité, plusieurs voix plutôt marquées à gauche font également entendre leur mécontentement et craignent un retour de bâton des électeurs.

L'annonce du Premier ministre, Jean Castex, faite ce week-end dans le JDDdu retrait de la liste La République en marche en Provence-Alpes-Côte d'Azur lors des élections régionales au profit du président de région sortant Les Républicains (LR), Renaud Muselier, a définitivement du mal à passer. Il y a d'abord eu l'onde de choc à droite, notamment parmi les militants LR de Marseille. Mais dans la majorité, et en particulier au sein de l'aile gauche, l'accord créé aussi des remous.

"Déçus et un peu inquiets"

Certes, au sein de la majorité, tous avaient en tête de rejoindre possiblement Renaud Muselier au second tour. Mais un accord dès le premier tour fait grincer des dents. Il faudrait que son programme reflète aussi des "valeurs de gauche", a confié à Europe 1 Emmanuelle Wargon, la ministre du Logement. Celle-ci fait partie de Territoires de progrès, un groupe qui rassemble l'aile gauche de la macronie autour des ministres Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt.

"Nous sommes à la fois déçus et un peu inquiets. Il y aura des pertes à gauche du côté de la majorité présidentielle et il y aura des pertes à droite du côté de Renaud Muselier", regrette le cofondateur de Territoires de progrès, Gilles Savary. La position d'En Commun, autre groupe situé à la gauche de la macronie, est plus ferme. Sa vingtaine d'élus dit "condamner fermement l'accord en PACA".

"Nous ne retrouvons pas nos petits, nos électeurs non plus"

Pour sa porte-parole, Cécile Rilhac, la recomposition politique tire désormais un peu trop à droite. "En 2017, le dépassement allait d'un large centre gauche à un large centre droit. Nous nous y retrouvions", explique-t-elle sur Europe 1. "Là, le barycentre glisse à droite. Nous ne retrouvons pas nos petits, nos électeurs non plus."

Dans la presse ce mardi matin, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, plaide, elle, pour une stratégie équilibrée. "Des alliances systématiques avec la droite ne seraient pas comprises par nos électeurs", prévient-elle . A l'heure où la macronie tente de déstabiliser la droite, l'aile gauche de la majorité n'a pas dit son dernier mot.