François de Rugy a dénoncé lundi des "amalgames" après la diffusion dimanche par M6 d'un reportage sur les moyens des députés et la rémunération des fonctionnaires parlementaires, le président de l'Assemblée indiquant aussi vouloir poursuivre les réformes.
Après le reportage de l'émission Capital sur M6, France Inter a en outre révélé lundi que quelque 1.700 m2 de logements sont réservés aux fonctionnaires de l'Assemblée, un chiffre confirmé par un député. En particulier, le secrétaire général de l'Assemblée et de la présidence dispose de 182 m2 ainsi que d'un majordome occupant un appartement de 49 m2, d'après la radio.
De Rugy met avant une "gestion plus efficace et plus économe". Vantant une "gestion plus efficace et plus économe" de l'Assemblée, François de Rugy (LREM) pointe dans un communiqué des "amalgames en assimilant l'indemnité que perçoivent les députés -dont le montant n'a pas évolué depuis 10 ans- et les moyens qui leur sont accordés pour travailler". L'indemnité s'élève à 7.210 euros brut mensuels. Depuis le 1er janvier, les députés bénéficient non plus d'une enveloppe non contrôlée pour leurs frais de mandat mais d'une avance mensuelle de 5.373 euros pour des frais qui doivent être justifiés et sont contrôlés a posteriori. En outre, ils ont des "facilités" de circulation dans les transports et disposent d'un crédit mensuel de 9.618 euros pour rémunérer leurs collaborateurs, et encore d'un crédit téléphonique et informatique de 15.500 euros pour la mandature.
Piqués au vif, les députés répliquent. Plusieurs députés de tous bords mais aussi collaborateurs ont également réagi sur un ton critique depuis dimanche soir: un reportage "grotesque" selon une porte-parole des députés LREM, Aurore Bergé. "On gagne un salaire, 5.700 euros nets" - "pas 24.000 euros" - ce qui est "beaucoup" mais "pas disproportionné", a-t-elle jugé sur Facebook. Quelque 24.000 euros mensuels ? "Chut! Ne dites rien à mon mari, il n'est pas au courant... depuis 10 ans!", a tweeté Laure de La Raudière (UDI-Agir).
J’apprends par l’émission #capital que l’on me verse 24.000 euros/mois... Chut ! Ne dites rien à mon mari, il n’est pas au courant... depuis 10 ans ! #nawak
— Laure de La Raudière (@lauredlr) 21 janvier 2018
Éric Bothorel (LREM) a pour sa part écrit avoir "manqué un festival de #FakeNews".
Je n’ai pas regardé #capital. on me dit que j’ai manqué un festival de #FakeNews#NoRegret@LaREM_ANpic.twitter.com/TUWrL1YSzm
— eric bothorel ⌨️ (@ebothorel) 21 janvier 2018
Adrien Quatennens (LFI) a déploré "une leçon d'antiparlementarisme au service de #Macron", moquant "Rugy le chevalier blanc qui va tout régler".
Pas regardé #Capital mais si j’en crois les retours, voici le résumé : l’#AssembleeNationale n’est qu’un gouffre financier, les députés des nantis qui pètent dans la soie et De Rugy le chevalier blanc qui va tout régler ! Une leçon d’antiparlementarisme au service de #Macron.
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) 21 janvier 2018
"Depuis juillet 2017, l'Assemblée nationale se transforme" et "des réformes importantes" sont entrées en application, avec la fin du régime spécial de retraite des députés, l'alignement de leurs allocations chômage sur le droit commun, l'interdiction des emplois familiaux ou la suppression de la réserve parlementaire, rappelle le locataire de l'Hôtel de Lassay dans son communiqué.
Objectif : soumettre le budget de l'Assemblée à la Cour des comptes. Concernant les quelque 1.100 fonctionnaires, dont les rémunérations sont épinglées par le magazine Capital, François de Rugy souligne, à la veille de ses vœux au personnel, que "l'Assemblée nationale bénéficie d'une fonction publique parlementaire de très grande qualité" mais "dont l'organisation et le fonctionnement doivent être adaptés aux nouveaux enjeux d'un Parlement moderne, et les coûts maîtrisés". Il rappelle avoir confié début janvier aux deux secrétaires généraux de l'Assemblée "une mission de réflexion sur les contours, le statut, l'organisation et les carrières de la fonction publique parlementaire". Son "objectif" consiste désormais à "soumettre le budget de l'Assemblée nationale au contrôle de la Cour des comptes, comme c'est le cas de l'Élysée", conclut-il.