La mobilisation générale pour la sobriété énergétique, voilà l'appel qu'Élisabeth Borne s'apprête à lancer devant les patrons ce lundi après-midi. La Première ministre s'exprime à l'occasion de la rencontre des entrepreneurs de France, la rentrée du Medef. Samedi, dans Le Parisien, Élisabeth Borne promettait des contraintes de bon sens pour les entreprises pour économiser l'énergie. Qu'attendent exactement les entrepreneurs de la Première ministre ? Le discours d'Élisabeth Borne est très attendu par les chefs d'entreprises réunis à l'hippodrome de Paris Longchamp.
"Une cascade de faillites d'entreprises" en prévision
Ces derniers estiment déjà faire beaucoup et disent être au centre de la transition énergétique. Mais l'inquiétude est là, autour de la question de la sobriété. Pour Christian Clarke de Dromantin, directeur général d'une startup dans le patrimoine, il ne faut pas ralentir la consommation des Français. "On voit que le principal problème des entreprises, c'est la trésorerie. En ce moment, on voit plein d'entreprises autour de nous, notamment des petites et moyennes entreprises qui se crashent et on pense que ça va continuer comme ça", prédit-il.
"Si on demande aux Français de réduire leur consommation, pour une bonne raison sûrement, on va aller dans une cascade de faillites d'entreprises", assure Christian Clarke de Dromantin.
Taxer les superprofits ? Pas "une bonne stratégie"
Autre inquiétude après les propos d'Élisabeth Borne, qui relance l'idée d'une taxation des superprofits pour les entreprises qui auraient profité de la crise pour faire de gros bénéfices. Pour ce chef d'entreprise, cette taxation pourrait se reporter sur les sous-traitants. "Les entreprises qui vont être taxés, elles auront nécessairement les moyens de passer par des systèmes qui feront qu'elles éviteront ce genre de taxe", précise-t-il.
"Et donc à la fin, qui risque de payer ? Ce ne sont pas les grosses entreprises qui peuvent s'organiser des systèmes d'évasion, mais les moyennes ou les petites qui, elles, ont autre chose à faire au quotidien et d'ailleurs, n'ont pas les conseils ou les mentors ou les consultants pour ça. Je ne suis pas certain que ça soit une bonne stratégie."
Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, est lui-même opposé à cette taxation. Pour lui, la stabilité de la fiscalité est un atout.