Pécresse et Retailleau en 2018 1:33
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Charles Guyard et Jean-Rémi Baudot, édité par Céline Brégand , modifié à
En cette saison des rentrées politiques, la droite semble plus dispersée qu'unifiée. Tandis que Bruno Retailleau rassemble des militants LR à la Baule, en Loire-Atlantique, ceux du mouvement Libres! de Valérie Pécresse se réunissent à Mennecy, en Essonne, avec la volonté d'apparaître comme une figure pour rassembler.
REPORTAGE

C'est l'heure de la rentrée pour les partis politiques. À droite, samedi, Bruno Retailleau réunit les militants Les Républicains (LR) de l'Ouest à La Baule, en Loire-Atlantique, tandis que Valérie Pécresse, ex-LR, et les militants de son mouvement Libres!, se sont retrouvés dans l'Essonne. À moins de deux ans de la présidentielle de 2022, la droite française semble éparpillée.

Gérard Larcher en trait d'union d'une droite éparpillée

Pour Les Républicains, cette rentrée plurielle n'est pourtant pas le signe d'un éclatement mais au contraire l'expression d'une certaine vitalité. "Nous ne sommes pas divisés. Au contraire, nous sommes très nombreux. Nous avons des élus partout sur le territoire qui organisent des événements pour fédérer", affirme Rachida Dati. L'unité en mode dispersé, voilà le concept développé par la maire du 7e arrondissement de Paris samedi après-midi à La Baule.

Pour cette rentrée en Loire-Atlantique, finalement, même les absents sont là comme Nadine Morano qui intervient par téléphone. Si Gérard Larcher est bien venu, il a aussi enregistré des messages pour les autres. Le voilà donc en trait d'union d'une droite dont il faut recoller les morceaux. "Moi, le puzzle je veux l'assembler", lance le président du Sénat.

Et une fois le puzzle reconstitué, reste à désigner celui ou celle qui le présentera aux Français en 2022. La primaire est l'autre concept, mais il divise. Certains, encore marqués par le fiasco de 2016, sont résolument contre. D'autres y réfléchissent sérieusement comme Xavier Bertrand et désormais Bruno Retailleau. "Je serai candidat si mes idées ne sont pas représentées et si le processus de sélection est suffisamment large", déclare le sénateur vendéen. Une primaire qui va donc au-delà de la simple famille des Républicains.

Valérie Pécresse aimerait apparaître comme un recours à Macron

Au même moment, samedi, à la rentrée de son mouvement Libres!, Valérie Pécresse apparaît en solo... mais pas vraiment seule. L'ex-LR a réuni plus de 1.800 militants sous une grande tente à Mennecy, dans l'Essonne. La présidente de la région Île-de-France campe une position de rassemblement. Mais elle ne s'affiche pas encore candidate à la présidentielle, laissant Xavier Bertrand et Bruno Retailleau se lancer dans la course. Sur scène, elle se contente d'allusions à 2022. 

Valérie Pécresse tente plutôt de faire valoir son bilan à la région Île-de-France. Son positionnement est de vanter l'économie, le régalien. Elle réclame "un électrochoc d'autorité". "Il nous annonce depuis des mois une loi sur la laïcité qui ne vient pas. Est-il enfin prêt à faire comme nous et à ne plus financer les structures qui font du prosélytismes religieux ?"

Sur scène, elle fustige également l'action du président, sans jamais le citer. Elle accuse Emmanuel Macron d'avoir lâché prise sur le régalien, de se lancer dans des dépenses sur le Covid-19 qui ne créeront que de la dette. "Dépenser, ce n'est pas forcément relancer. Il y a la bonne et la mauvaise dépense", appuie-t-elle.

Valérie Pécresse aimerait apparaître dans l'électorat de droite comme un recours à Macron, une figure pour rassembler. "La différence entre un homme politique et un homme d’État, ou peut être devrais-je dire une femme d’État, c’est que le premier regarde la prochaine élection et l’autre la prochaine génération", lance-t-elle. Quoi qu’elle en dise, Valérie Pécresse regarde clairement vers 2022. Son entourage table sur une primaire à droite après les régionales. Pour le moment, "personne ne plie le match", affirme son entourage, c'est pour ça que Valérie Pécresse croit en ses chances.