Le patron du MoDem, François Bayrou, attaqué pour avoir considéré dimanche que gagner 4.000 euros mensuels c'était appartenir à "la classe moyenne", a considéré lundi qu'il ne fallait pas "stigmatiser" ceux qui ont "monté les degrés" dans la société. Interrogé dimanche sur RTL sur l'opportunité d'une contribution exceptionnelle des plus riches en période de Covid, François Bayrou avait répondu: "Pourquoi pas ?" Il a toutefois ajouté: "4.000 euros par mois, pour moi, c'est les classes moyennes (...) je ne dis pas que c'est les riches".
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L'assertion a suscité de nombreuses critiques, notamment sur les réseaux sociaux, la gauche l'accusant d'être "déconnecté" de la réalité. En son temps, l'ancien président François Hollande avait pour sa part considéré que ce seuil marquait l'entrée dans la richesse. "Pour moi, (la déclaration de François Hollande) était stupide; pour moi, 4.000 euros de revenus, c'était 'classe moyenne'", a expliqué le président du MoDem dans une vidéo publiée lundi sur sa page Facebook, parlant de ménages et non d'une personne seule.
"Malveillant et blessant"
"Un couple d'infirmiers à l'hôpital, ensemble, ils gagnent entre 4.500 et 5.000 euros; la retraite moyenne d'un enseignant est de 2.600 euros par mois et un couple d'enseignants à la retraite, ils gagnent donc un peu plus de 5.000 euros par mois: est-ce qu'on peut prétendre que ces infirmiers, ces enseignants, sont riches ?", a-t-il interrogé. "Evidemment, c'est stupide et même, d'une certaine manière, insultant", a répondu François Bayrou.
"Je ne vais pas prétendre qu'ils sont riches, parce que derrière le mot riche, il y a une accusation de privilèges qu'on connaît bien dans notre pays, il s'agit de stigmatiser, de cibler", a-t-il encore considéré, en estimant que "c'est à la fois malveillant et blessant".
En faisant observer que de nombreux chercheurs formés en France s'établissaient ensuite à l'étranger, selon lui faute de reconnaissance "dans tous les sens du terme", le haut-commissaire au Plan a appelé à ce que cette reconnaissance soit "aussi par les revenus qu'on peut se procurer par sa recherche et son travail". Selon lui, "on devrait au contraire s'interroger pour savoir pourquoi nous avons en France des salaires aussi bas que ce que nous avons".