Emmanuel Macron, candidat à sa propre succession, a proposé une réforme du RSA avec "un meilleur équilibre des droits et devoirs" et "l'obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine" à une activité facilitant l'insertion professionnelle. Invitée sur Europe Matin ce vendredi, la ministre du Travail Elisabeth Borne est revenue sur cette mesure du président-candidat et a estimé que l'objectif est "d'être plus simple et plus efficace" et de proposer un "accompagnement global" aux personnes qui bénéficient du RSA.
"Mettre nos forces en commun"
"Il est nécessaire d'accompagner chacun pour qu'il puisse retrouver un emploi car on ne vit pas bien avec un RSA", a posé la ministre du Travail. "On ne peut pas se contenter de donner une allocation, il faut aussi un accompagnement pour permettre à chacun de s'en sortir", a-t-elle poursuivi. Selon la ministre, "on ne peut pas se satisfaire de voir que 40% des bénéficiaires du RSA le sont depuis cinq ans."
Elle a estimé qu'il est primordial de "mettre en commun les forces". "Aujourd'hui les régions sont responsables de la formation des demandeurs d'emploi, les départements sont responsables de la réinsertion, et l'Etat est responsable de l'emploi", a-t-elle détaillé. "Et quand les demandeurs d'emploi doivent passer d'un guichet à l'autre, on voit bien que ce n'est pas optimal. Donc l'idée avec France Travail est de proposer le meilleur accompagnement."
Le revenu de solidarité active (RSA) assure aux personnes sans ressources un niveau minimum de revenu qui varie selon la composition du foyer. Le RSA est ouvert, sous certaines conditions, aux personnes d'au moins 25 ans, ainsi qu'aux jeunes actifs de 18 à 24 ans s'ils sont parents isolés ou justifient d'une certaine durée d'activité professionnelle. Fin septembre 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA était estimé à 1,91 million de foyers.