La formule désigne habituellement Emmanuel Macron… Mais pour les journalistes Mélanie Delattre et Clément Fayol, "l'homme du 'en même temps'", c'est bel et bien Jean-Luc Mélenchon. Dans leur livre Mélenchon aux portes du pouvoir - Immersion dans le système France insoumise (aux éditions First), ils dressent le portrait d'un homme "tout en contradiction".
Chef d'entreprise et anticapitaliste. Qui est vraiment Jean-Luc Mélenchon ? Un homme "clivant", que "tout le monde croit connaître", mais qui conserve donc sa part de mystère, notent les deux journalistes dans la Matinale d'Europe 1 lundi. "C'est le franc-maçon, très respectueux de la République, qui aime l'ordre républicain… Et en même temps, c'est celui qui se présente en révolutionnaire. C'est l'anticapitaliste, prompt à dénoncer l'argent roi, et qui lui-même est chef d'entreprise. Lui-même, pour son parti, n'hésite pas à recourir à toutes les astuces du système. C'est le plus gros patrimoine de tous les candidats à la présidentielle, et celui qui gère ses finances avec beaucoup d'acuité. Et quand il a un peu d'argent pour son parti, il monte une SCI et investit dans un siège plutôt que de payer les militants de longue date" détaille Mélanie Delattre.
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Un mouvement politique plus fermé qu'il n'y paraît. Dans le livre, les deux journalistes tentent de décrypter "le système Mélenchon", que le leader de La France insoumise gère avec "une discipline de fer", stigmate de "son logiciel trotskiste." Jean-Luc Mélenchon, qualifié de "gourou" dans l'ouvrage, a conservé "une façon d'organiser le combat politique comme une conquête, avec des intimes auxquels il confie des tâches très précises", indique Clément Fayol. La France insoumise, "c'est le parti qui se présente comme le plus ouvert, comme le plus démocratique, mais en réalité, c'est le plus fermé. La garde rapprochée de Jean-Luc Mélenchon, ce sont des gens qui sont autour de lui depuis très longtemps", note Mélanie Delattre.
Et pour "tenir" ses troupes, Jean-Luc Mélenchon ne lésine pas en méthodes de protection. "Il ne laisse pas les groupes de soutien sur le terrain excéder douze personnes, puisque ce serait le début d'une possible contestation", précise la journaliste. "Il veut absolument éviter ce qui s'est passé au PS avec de possibles opposants internes. Lui-même qui a été opposant socialiste veut tenir son mouvement d'une main de fer."