"Sachez exclure" : 16 parlementaires LREM demandent à la direction d'en finir avec l'homophobie et le sexisme au sein de leur parti, fustigeant leur collègue députée Agnès Thill pour ses déclarations anti-PMA, vendredi dans une tribune au magazine Têtu.
"Depuis plusieurs semaines, nous devons dépenser beaucoup trop d'énergie pour combattre l'homophobie et la misogynie au sein même de notre mouvement politique. Maintenant, ça suffit !", écrivent des parlementaires et militants "En Marche", 109 personnes au total. "Le débat pour la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes doit se faire. Il doit être nourri, mûri mais pas pourri par les opposants", ajoutent-ils.
La députée avait reçu des "mises en garde" de son parti. Parmi les premiers signataires de cette tribune figurent le sénateur Julien Bargeton et les députés Guillaume Chiche et Laurence Vanceunebrock-Mialon. Ces députés avaient réclamé à plusieurs reprises l'exclusion d'Agnès Thill, dont les déclarations répétées contre la PMA lui ont valu des mises en garde des responsables du parti. "Sachez mettre un stop à l'homophobie et au sexisme dans notre parti ! Sachez refuser les compromis avec l'ensemble des comportements discriminants. Sachez exclure", affirment les parlementaires et militants LREM au sujet de l'élue de l'Oise en s'adressant à Stanislas Guerini, responsable du parti, et à Gilles Le Gendre, chef de file des "Marcheurs" à l'Assemblée.
Des propos polémiques à plusieurs reprises. Agnès Thill a multiplié les prises de positions, contestée au sein de LREM, sur l'ouverture de la PMA aux couples lesbiens et aux femmes seules, une idée défendue durant la campagne présidentielle par Emmanuel Macron. Le sujet, inscrit dans la future révision des lois de bioéthique, doit être présenté avant l'été en conseil des ministres. La députée de Beauvais, ancienne directrice d'école, avait notamment évoqué l'existence d'un supposé "lobby LGBT à l'Assemblée nationale", comparé la souffrance des femmes seules en quête de PMA à celle des "drogués" lors d'une interview. Elle avait en outre considéré que "l'absence de genre dans le mot parent" favoriserait "l'éclosion d'écoles coraniques".