Chute du gouvernement : en quoi consisterait l'«autodissolution» de l'Assemblée, proposée par un député ?
La censure du gouvernement de Michel Barnier révèle la situation de blocage politique du pays, avec une Assemblée nationale sans bloc majoritaire. Pour tenter de mettre fin à cette situation, un député dissident du camp macroniste propose une "autodissolution" de l'Assemblée. De quoi s'agit-il ? Europe 1 fait le point.
La dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier a bouleversé son équilibre politique déjà fragile. Au soir du second tour, le 7 juillet, le camp macroniste a perdu sa position de majorité relative, et l'hémicycle s'est retrouvé divisé en trois grands blocs bien distincts. Sans majorité à l'Assemblée, difficile pour Emmanuel Macron de gouverner : la preuve en ce début décembre, avec la chute du gouvernement de Michel Barnier sur la question du budget de la Sécurité sociale.
La Constitution prévoit qu'un président doit attendre un an, jour pour jour, avant de prononcer une nouvelle dissolution. C'est pourquoi un député LREM dissident, Stéphane Vojetta, appelle à une "autodissolution" de l'Assemblée pour sortir de cette situation de blocage.
En quoi consisterait une "autodissolution" de l'Assemblée ?
Selon la proposition du député, il s'agirait pour les élus de remettre leur démission en même temps afin de provoquer des élections législatives anticipées dans les 577 circonscriptions, dans un délai de trois mois, comme le mentionne la Constitution.
"Une option de déblocage" pour le député Stéphane Vojetta, qui propose ainsi à ses collègues de "démissionner tous simultanément le 1er janvier" 2025 pour ne pas avoir à attendre une possible dissolution en juin prochain. Pour l'élu de la 5e circonscription des Français de l'étranger, cela permettrait aux Français de "clarifier leur choix politique dès le mois de février".
Est-ce réalisable ?
À première vue, il semble difficile que cela se produise, car aucune autorité n'a le pouvoir de pousser un élu à la démission. Cela reposerait donc uniquement sur le bon vouloir de chacun, c'est pourquoi la probabilité que les 577 élus démissionnent au même moment parait improbable, d'autant plus qu'ils apparaissent extrêmement divisés.
D'ailleurs, le député dissident a déjà essuyé des refus, notamment de la part de l'élu insoumis Antoine Léaument qui explique que le seul qui doit démissionner, c'est le président Emmanuel Macron. "Vas-y en premier, on te suit", lui a également répondu avec ironie Marie Pochon, députée écologiste de la Drôme.
En outre, de nouvelles élections législatives en ce début d'année 2025 n'offriraient pas la certitude de déboucher sur un hémicycle plus stable qu'aujourd'hui. Le chef de l'État a d'ailleurs fait part de sa volonté de ne pas dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée avant la présidentielle de 2027.