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Invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1, l'ancien garde des Sceaux d'Emmanuel Macron a vivement critiqué la réforme de l'impôt sur la fortune, estimant que le chef de l'État n’avait pas tenu sa promesse de campagne.
INTERVIEW

Alors que le retour de l’impôt sur la fortune fait partie des propositions qui ont émergé pendant le "grand débat national", La République en marche préfère proposer de son côté un alourdissement de l’impôt sur la fortune immobilière, qui a précisément remplacé l'ISF. Mais pour François Bayrou, invité dimanche du Grand Rendez-vous sur Europe 1, la question d’un rétablissement de l’impôt sur la fortune mérite d’être posée. "Ça n’est pas une question interdite", a-t-il déclaré.

De trop nombreuses formes de richesses exonérées. "J’ai défendu l’idée que la reforme de l’ISF n’avait pas porté sur l’objet défini par Emmanuel Macron pendant la campagne", poursuit François Bayrou, qui considère notamment que de trop nombreuses formes de richesses ont été exonérées de toute taxation à l'occasion de la réforme.

Des "pressions multiples, variées et efficaces." "Ce qu’avait dit le candidat, c’est : 'nous allons exonérer d’ISF l’investissement productif, celui qui va vers les usines, les entreprises, parce qu’une économie, pour être puissante, a besoin d’investissements'. […] Sur ce point, il avait complètement raison", veut rappeler le patron du MoDem. "Mais on est allé, au prix de pressions multiples, variées et efficaces, plus largement vers beaucoup d’autres aspects de la richesse et notamment des placements non tournés vers la production", déplore-t-il.

Au président de défendre ses choix. "Le président de la République a dit qu’il n’y avait pas de question taboue et que l’on pouvait discuter", répète le maire de Pau, alors que les députés de la majorité ont rejeté jeudi un texte porté par les communistes sur la création de nouvelles tranches dans l’impôt sur le revenu, ce qui aurait permis un rétablissement de l'ISF. "Les grands choix économiques qui sont fait doivent être débattus devant le pays, et le président de la République a suffisamment de capacité pédagogique pour défendre ses convictions", estime quant à lui François Bayrou.