Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a réaffirmé mardi au Sénat son opposition à la proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux dont le voile aux accompagnants des sorties scolaires, estimant qu'elle serait "contre-productive".
"Je vous le dis d'emblée, ma position n'a pas changé. [...] Je pensais d'ailleurs que nous en resterions là, et je regrette d'avoir aujourd'hui à revenir sur tout cela" déplore @jmblanquer, opposé à une loi sur le #voile en sorties scolaires #DirectSenat#Senatpic.twitter.com/q4I8iE7a4I
— Public Sénat (@publicsenat) October 29, 2019
"Je vous le dis d'emblée, ma position n'a pas changé. [...] Je pensais d'ailleurs que nous en resterions là, et je regrette d'avoir aujourd'hui à revenir sur tout cela", a déploré le ministre, dans un contexte tendu après l'attaque la veille contre une mosquée à Bayonne.
"Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires"
"Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires, nous avertissait déjà Montesquieu. En allant au-delà du nécessaire, une loi serait aussi contre-productive parce qu'elle enverrait un message brouillé aux familles. En effet, nous voulons rapprocher les familles des écoles et c'est là la meilleure chance d'accomplir le projet républicain", a insisté Jean-Michel Blanquer, ajoutant qu'il était "impossible de demander à la loi de réglementer chaque aspect de la vie courante".
"Pour moi, la situation est claire lorsque j'ai dit encore récemment : pas interdit mais pas souhaitable", a réitéré le ministre reprenant les termes qu'il avait utilisés après la polémique lancée par un élu du RN qui avait pris à partie une femme voilée lors d'une réunion publique.
"Redonner du sens au mot de laïcité"
"L'article 1er de notre Constitution indique le chemin (...): la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale parce qu'elle est indivisible, nous combattons fermement toutes les tentations de repli communautaire", a ajouté le ministre.
Il a ajouté vouloir poursuivre ce cap en "redonnant du sens au mot de laïcité" et "à notre destin collectif", défendant la République pour "l'émancipation de tous et qui nous unit dans notre pays, la France". Son discours a surtout été applaudi par le groupe LREM, avec quelques rares applaudissements aussi à gauche.